Omicron : En Grande-Bretagne, les professeurs de musique pour remplacer les enseignants malades ?

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Omicron : En Grande-Bretagne, les professeurs de musique pour remplacer les enseignants malades ?

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Suspendre l'éducation musicale à l'école pour assurer les remplacements ?
Suspendre l'éducation musicale à l'école pour assurer les remplacements ?
© Getty - skynesher

Des professeurs de musique pour remplacer les enseignants malades ? La proposition parue sur le site du ministère de l'Education britannique a suscité un tollé dans le milieu. Et a permis de rappeler l'importance de la musique dans la reconstruction des jeunes après la crise de Covid-19.

L'annonce a fait l'effet d'une bombe : début janvier, le président du Bureau de la régulation des diplômes et des concours (Ofqual) du gouvernement britannique Ian Bauckham a proposé "des changements urgents de l'emploi du temps" qui suspendraient l'enseignement de certaines matières spécialisées, dont l'éducation musicale, afin de palier à la pénurie des enseignants fortement affectés par la vague Omicron, rapporte le site spécialisé dans l'éducation Tes.

"Lorsqu'un enseignant spécialisé tourne dans plusieurs classes pour enseigner des matières comme la musique par exemple, il pourrait être possible de temporairement suspendre l'enseignement de ces matières et affecter cet enseignant dans des classes dont l'enseignant régulier est absent et dans l'impossibilité d'enseigner à distance, " a-t-il suggéré.

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La réaction ne s'est pas fait attendre : les associations des professionnels de l'éducation musicale ont fait part de leur "colère" et de leur "incrédulité", en dénonçant "un manque de vision à long terme" et "une erreur de jugement".

Don Gillthorpe, président de l'Association des enseignants de musique, a déclaré : "La musique fait partie du curriculum équilibré auquel chaque élève a droit, et la pandémie n'y change rien. Nous devons encourager les écoles à trouver de solutions qui protègent l'accès à l'intégralité des matières scolaires," a-t-il rajouté.

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D'autant que cette proposition est en contradiction directe avec les dernières directives du gouvernement sur "l'importance d'un curriculum riche et équilibré" dans le processus de reconstruction des élèves suite à la crise de Covid-19, où la musique joue un rôle prépondérant, selon  Deborah Annetts, directrice générale de la Société des musiciens (ISM). Dans une lettre adressée  à Ian Bauckham ainsi qu'au ministre de l'Education Robin Walker, la directrice générale demande son retrait immédiat.    Elle y cite la circulaire du ministère de l'Education parue en novembre qui souligne que "La priorité absolue dans toutes les étapes-  clés [de la scolarité] est un curriculum qui permet le retour à la pratique musicale à travers le chant et la pratique instrumentale" et encourage les écoles à "soutenir l'implication des élèves dans la musique dans toutes ses formes."

"S'il est incontestable que la pénurie des personnels de l'éducation est inquiétante et  que les écoles vont continuer à chercher des solutions pour faire face à la pression, supprimer tout simplement les leçons de musique et redéployer les professeurs ne peut pas être la bonne approche, " conclut-elle.  D'autant plus que la discipline a déjà été particulièrement affectée par la pandémie. "Suspendre les leçons de musique, même temporairement, provoquerait encore plus de dégâts sur l'enseignement musical," a-t-elle rajouté.   " L'éducation musicale est une matière qui fait partie du curriculum national et a un rôle vital dans notre système éducatif. La musique apporte la joie et les bénéfices éducatifs considérables aux élèves."

Bénéfices constatés aussi par Maren Bosma, directrice artistique associée de l'orchestre du Festival de Bath, qui a un volet important dédié à l'éducation. Elle souligne les effets positifs de la pratique orchestrale sur les jeunes pendant la pandémie : "Ce sont des élèves qui ont traversé une période sans précédent du contact social limité, de l'accès aux ressources éducatives réduit, sans oublier qu'ils ont subi une quantité incroyable de stress et de tensions véhiculés par les médias. La priorité absolue devrait être la guérison collective des dégâts psychologiques causés par ces deux années…la pratique musicale collective aide non seulement au développement des compétences académiques et personnelles, mais elle guérit et créé du lien aussi."

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