Sofia Goubaïdoulina : podcasts et actualités

Sofia Goubaïdoulina

Compositrice russe (Tchistopol, 24 octobre 1931)
Ostracisée sous Staline pour son anticonformisme, Sofia Goubaïdoulina a dû travailler dans une quasi clandestinité. Son œuvre témoigne de cette recherche de liberté par la diversité et la profondeur de ses influences.
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Crédit photo : Sofia Gubaidulina en octobre 2016 © Getty - Matthias Hoenig/picture alliance
Sofia Gubaidulina en octobre 2016
Sofia Gubaidulina en octobre 2016

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Sofia Gubaidulina en octobre 2016
Sofia Gubaidulina en octobre 2016
Sofia Goubaïdoulina Compositrice russe (Tchistopol, 24 octobre 1931)

Sofia Asgatovna Goubaïdoulina naît en République Socialiste Soviétique Autonome Tatare qui fait partie de l’URSS, et qui devient la République du Tatarstan en 1992. Elle vit alors dans la capitale, Kazan, où elle ressent ses premières révélations religieuses dès l’âge de cinq ans. Elle y fait ses études musicales à l’Académie puis au Conservatoire, de 1946 à 1954, année de son diplôme. Elle poursuit au Conservatoire de Moscou, où son professeur de composition, Nikolaï Peïko, assistant de Dimitri Chostakovitch, l’initie à la musique de Gustav Mahler, Arnold Schoenberg et Igor Stravinsky. Elle obtient son diplôme supérieur en 1963, et commence à composer des musiques de films pour gagner sa vie. 

Déjà, elle affirme son indépendance en déviant du chemin esthétique jdanovien (du nom d’Andreï Jdanov, Ministre de la Culture soviétique qui a intégré l’opposition entre l’Est et l’Ouest dans la création artistique). Elle revendique son attirance pour la poésie et la spiritualité et puise son inspiration dans les musiques rituelles, la mystique chrétienne et la philosophie orientale. Ses ennuis avec l’Union des Compositeurs Soviétiques iront toujours croissant. En 1969, elle fonde un studio expérimental de musique électronique. Dès l’année suivante, sa musique est interdite d’exécution, en même temps que celle d’ Alfred Schnittke, Edison Denisov et Viatcheslav Artiomov. Avec ce dernier et Viktor Sousline, elle fonde en 1975 le collectif Astreya, un groupe d’improvisation qui lui permet une certaine liberté dans ses recherches musicales. Elle y travaille sur des instruments rares d'Europe de l'Est, ainsi que sur des instruments rituels. En 1979, elle se voit inscrite sur une liste noire de l’Union des Compositeurs Soviétiques. 

En 1981, elle vit un tournant dans sa carrière : la création à Vienne de son concerto pour violon Offertorium, par Gidon Kremer. Dès lors, elle acquiert une notoriété internationale et reçoit le soutien de grands musiciens, Gidon Kremer, Kronos Quartet, Quatuor Arditi, Simon Rattle, Guennadi Rojdestvenski, Msistlav Rostropovitch, Anne-Sophie Mutter. En 1984, elle sort de l’URSS pour la première fois et s’établit en Allemagne, où elle réside encore aujourd’hui. 

Sofia Goubaïdoulina en 5 dates : 

  • 1963 : diplômée du Conservatoire      de Moscou
  • 1975 : intègre le groupe de compositeurs      Astreya
  • 1979 : inscrite sur une liste      noire de l’Union des Compositeurs Soviétiques
  • 1981 : la création d’Offertorium lui      apporte la notoriéta internationale
  • 1992 : quitte définitivement      l’URSS pour s’installer en Allemagne

Sofia Goubaïdoulina en 5 œuvres : 

  • 1962 :Chaconne, pour piano
  • 1981 :Offertorium, pour violon et orchestre
  • 1984 :Hommage à Marina Tsvestaïeva, pour chœur
  • 1987 :Quatuor à cordes n°3
  • 2007 :In tempus praesens, pour violon et orchestre

Biographie de la Documentation musicale de Radio France, novembre 2018 

Crédit photo : Sofia Gubaidulina en octobre 2016 © Getty - Matthias Hoenig/picture alliance