Slovaquie : une femme arrêtée pour avoir passé la Traviata en boucle pendant près de 16 ans

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Slovaquie : une femme arrêtée pour avoir passé la Traviata en boucle pendant près de 16 ans

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Placido Domingo interprétant Giorgio Germont dans la Traviata
Placido Domingo interprétant Giorgio Germont dans la Traviata
© Getty - Jean-Marc ZAORSKI / Contributeur

En Slovaquie, une femme a été arrêtée par la police. Depuis presque 16 ans, elle incommodait le voisinage en passant un air de la Traviata, toujours le même, sur des haut-parleurs.

Fan de Placido Domingo, à la folie ? À Sturovo, petite ville sur les bords du Danube, au sud-ouest de la Slovaquie, une habitante a passé en boucle un extrait de la Traviata, chanté par le ténor espagnol, pendant près de 16 ans. Elle diffusait l'extrait sur des haut-parleurs, depuis sa maison entourée de grillages et surveillée par des caméras, rapportent les médias locaux. La recluse a commencé à agir de la sorte pour se venger d'un voisin dont le chien aboyait tout le temps. Les aboiements ont cessé, mais elle n'a pas arrêté la musique pour autant.

Pendant des années, de 6 heures à 22 heures, le morceau de quatre minutes s'est fait entendre. "Toute la rue souffre", témoignait une voisine dans un journal slovaque. "J'aime Placido Domingo, mais pas comme ça", poursuivait une autre. La justice a évidemment été saisie, mais la groupie de Verdi a épuisé tous les recours afin de continuer à vivre sa lyrique passion. 

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La Traviata devant la Cour suprême

En mai 2015, le maire de Sturovo a pris un arrêté interdisant le tapage, même musical. Les haut-parleurs se sont tus pendant deux ans. Fausse joie. L'habitante préparait une injonction pour faire casser l'arrêté devant les tribunaux. Une fois sa démarche lancée, elle a rebranché les enceintes. La justice a donné raison au maire, mais cette femme s'est obstinée jusqu'à l'absurde, se pourvoyant en appel et faisant traîner procédure. Pendant ce temps, la voix de Placido Domingo résonnait toujours dans le quartier. L'affaire est arrivée devant la Cour suprême, qui a confirmé la décision du maire en mars dernier. La dame a fait la sourde oreille et a remis la Traviata à fond.

Début août, la police a donc débarqué chez cette résidente pour procéder à son arrestation. Elle attend désormais son procès dans une cellule. La justice décidera de sa remise en liberté provisoire. Elle risque entre six mois et trois ans de prison.

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