La leçon de chant de Renata Scotto

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La leçon de chant de Renata Scotto

Renata Scotto étudie de front les rôles appartenant à la fois au vérisme et au bel canto. Depuis 1984, elle cherche à transmettre son savoir dans des master classes. Elle nous fait partager ses réflexions et son expérience issues de sa longue et intense carrière.

La clé du chant

« La clé du chant, à mon avis, réside dans l’art du portamento et du legato. Certains chanteurs abusent du premier en ignorant totalement le second. Le portamento ressemble à un acte d’amour qui permet à la voix de passer d’une note à l’autre ; le legato c’est le charme et la tendresse ; il dissimule l’effort. »

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(Le monde de la musique, septembre 1988)

L’opéra, un équilibre entre la musique et les mots

« L’intérêt pour l’interprète, réside principalement dans l’équilibre entre la musique et les mots ; cette osmose doit-être réalisée avec goût. Cela demande soins et préparations, ainsi qu’une énorme concentration. Là est toute la difficulté. La mauvaise réputation qui entache le répertoire vériste est la conséquence d’une tradition qui avait encore cours à mes débuts : trop souvent cette musique était entachée d’effets grossiers ; graves poitrinés à l’excès, aigus hurlés, timbres grondants, relâchement de la voix. »

(Le monde de la musique, septembre 1988)

La valeur des mots

«[…] Après huit années d’expérience, j’ai pris conscience de la valeur des mots. Petit à petit, j’ai découvert le bénéfice que l’on retire de la recherche des colorations en fonction des mots, de la situation, des personnages et de l’intérêt à pouvoir différencier totalement Cio Cio San de Mimi ou d’autres rôles. »

(Le monde de la musique, septembre 1988)

La définition de Renata Scotto du bel canto

« […] Avant tout, le bel canto, c’est le romantisme. Certes, on trouve dans l’opéra romantique italien ces fameuses et redoutables cabalettes qui sont effectivement brillantes et destinées à mettre en valeur la technique du chanteur. Je ne vois rien de mal à la pure démonstration vocale, mais l’opéra peut-être tellement plus que cela ! la cabalette est précédée d’un air qui doit-être interprété avec style et expression, mais surtout, avant la cabalette et l’air, il y a le récitatif. Son importance est fondamentale, ne serait-ce que par sa longueur. Dans le romantisme, il faut cinq pages au moins, pour exprimer ce que le vérisme résume en quelques mots ».

(Le monde de la musique, octobre 1991)

Son approche du vérisme

« Lorsque j’étais étudiante, le vérisme avait une si mauvaise réputation qu’au long de ma carrière, je me suis sentie obligée de le redécouvrir, puis de le faire redécouvrir à ma manière en le présentant au public dans ma nouvelle lumière.[…] Dans le vérisme, les émotions sont aussi nombreuses que dans le romantisme ou chez Verdi, mais elles sont condensées. C’est pourquoi il est difficile pour une jeune chanteuse d’aborder des rôles comme Manon Lescaut, Tosca, Adrienne Lecouvreur, Sœur Angélique, Butterfly et Mimi. »

(Le monde de la musique, octobre 1991)

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