La Masterclass choc de Renaud Capuçon à l'IMA

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La Masterclass choc de Renaud Capuçon à l'IMA

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Masterclasse de Renaud Capuçon à l'IMA©Photo : Suzana Kubik/France Musique
Masterclasse de Renaud Capuçon à l'IMA©Photo : Suzana Kubik/France Musique

Dans le cadre de l'exposition Le Maroc contemporain à l'Institut du monde arabe à Paris, quatre jeunes violonistes d'origine marocaine ont bénéficié d'une masterclass aux petits soins avec Renaud Capuçon. Reportage.

On n’aurait pas forcément pensé au violon classique lorsqu'il s'agit de raconter l'histoire musicale du Maroc contemporain, terre de musiques de tradition orale riche et coloré. Pourtant, dans le cadre de l'exposition éponyme que consacre l'Institut du Monde arabe à Paris à ce pays, ce sont les jeunes violonistes marocains qui ont été choisis pour participer aux trois jours de masterclass encadrés par le violoniste français Renaud Capuçon.
« On aurait pu faire une masterclass ouverte à tous, avec un niveau élevé et des élèves des conservatoires supérieurs, mais cela n'était pas le propos. Avec Jack Lang [président de l'IMA], nous avons souhaité sélectionner les violonistes marocains afin de leur permettre de profiter de la saison marocaine pour bénéficier d'un enseignement choc pendant trois jours. »

Quatre jeunes participants entre 17 et 22 ans, deux d'entre eux venus exprès du Maroc, et deux résidant déjà en France, ont pu ainsi présenter trois types de programme : une pièce pour violon solo, un concerto et une œuvre avec piano. Pendant deux journées entières, ils ont travaillé, accompagnés par l'excellent pianiste Michael Ertzscheid, minutieusement et sans relâche, mesure par mesure, le phrasé, la position, le port de l'archet, l'articulation, les nuances... Une masterclass comme on en rêverait, où chaque détail compte. Comment imaginer une feuille de route commune lorsqu'on est face aux élèves dont le parcours et le niveau n'est pas homogène, et cela sur seulement deux jours de travail ? L'important est de donner des clés pour qu'ils soient plus autonomes et plus efficaces par la suite, comme l'explique Renaud Capuçon :

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Violon à l'IMA, itw Renaud Capucon

1 min

*****Le violon selon Renaud Capuçon en trois phrases :

  • ** Le vibrato, c'est comme du maquillage. Si on en abuse, c'est vite ridicule
    ***2. Marcher en jouant nous apprend à mieux phraser
  • @@ALLOW_ASIDE_LIST@@{% embed data-guard-1 %}« Le violon, c'est un peu une histoire de famille...»Ce vendredi matin, les quatre participants se réunissent dans la grande salle de conseil où la première journée des masterclass aura lieu. Avant de faire le grand saut, le trac est palpable. Tous ont des parcours différents, mais se partagent une vraie passion pour leur instrument.{% image data-guard-2 %}Khaoula Zraiate a dix-sept ans. Elle est originaire de Rabat et est venue à Paris accompagnée de son père, musicien amateur. Au Maroc, elle a raflé de nombreux prix nationaux et joue régulièrement avec différents formations de musique chambre et des orchestres de sa ville. Alors qu'elle a fait toute sa scolarité musicale au conservatoire de Rabat, son père se souvient qu'à son époque, devenir musicien classique n'était pas un choix facile. C'est à Casablanca qu'était concentrée la vie musicale, et il fallait faire 90 km pour se rendre en cours au conservatoire. La musique fait partie intégrante de l'éducation des enfants : Khaoula a une sœur et un frère, respectivement violoncelliste et pianiste . Pour Khaoula, l'avenir est sur le devant de la scène :@@ALLOW_ASIDE_LIST@@{% audio data-guard-3 %}{% image data-guard-4 %}Ayoub Qadmoun est un jeune homme connecté. Inséparable de sa tablette, il l'est aussi de son violon. Originaire de Rabat comme Khaoula, Ayoub se donne cœur et âme à son art. Comme Khaoula, il a hérité de sa famille d'un amour inconditionnel envers la musique classique. La passion pour les cordes lui a été insufflée par son oncle, altiste professionnel. A seulement dix-neuf ans, il est premier violoniste titulaire à l'Orchestre symphonique royal du Maroc. Une deuxième famille pour le jeune homme, avant qu'il ne prenne son envol sous les feux des projecteurs :@@ALLOW_ASIDE_LIST@@{% audio data-guard-5 %}{% image data-guard-6 %}Fatine Garti vient de Tanger. Actuellement en master de musicologie à la Sorbonne, elle poursuit ses études de violon au Conservatoire du 8e arrondissement à Paris. Musicienne complète, elle continue à jouer dans différents groupes de musique arabo-andalouse. Pour elle le répertoire occidental cohabite avec la musique traditionnelle, dont elle est imprégnée. Dès le début de l'interview, elle tient à remettre les pendules à l'heure : Nous considérons la musique arabo-andalouse comme classique, c'est notre culture qui est enseignée de façon orale et transmise spontanément au sein même de la famille. ..@@ALLOW_ASIDE_LIST@@{% audio data-guard-7 %}{% image data-guard-8 %}**Leïla Oubajjit ** a fait toute sa scolarité à Aubervilliers en région parisienne. Pour elle, c'est un stage de poterie qui a engendré la passion pour le violon. Une passion dont elle est fière et qu'elle voit bien un jour nourrir son parcours professionnel de masseuse..@@ALLOW_ASIDE_LIST@@{% audio data-guard-9 %}«Ne vous excusez pas de jouer», les élèves ont souvent entendu Renaud Capuçon répéter cette consigne transmise par son maître Isaac Stern. On ne joue pas pareil devant une personne et devant un public. S'emparer de son violon, c'est aussi prendre la parole et monter sur scène, défi que les élèves ont relevé haut la main dans le concert final qui a couronné le week-end à l'auditorium de l'IMA dimanche après-midi.@@ALLOW_ASIDE_LIST@@** Sur le même thème **@@ALLOW_ASIDE_LIST@@ Les coulisses du Festival de Radio France Montpellier Languedoc Roussillon
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