Quelle est la meilleure version de la Sonate pour piano en Si mineur de Franz Liszt ?

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Quelle est la meilleure version de la Sonate pour piano en Si mineur de Franz Liszt ?

Franz Liszt
Franz Liszt
© Getty

Alain Lompech, Christian Merlin et Aurélie Moreau élisent la version de référence de la Sonate en si mineur de Franz Liszt.

(ré)écouter l'émission : La Tribune des critiques de disques du 03 septembre 2017

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compte-rendu :

Seuls ont été pris en compte les enregistrements des 20 dernières années.

On montre trop ses muscles dans ce Liszt au son dur et épais, où les épisodes de la Sonate s’enchainent artificiellement. Marc-André Hamelin signe une version de l’effet.

Il y a plusieurs manières d’entendre la Sonate en si de Nicholas Angelich : percevoir un jeu organique en continuel devenir, où la musique s’invente et prend forme au fur et à mesure. Ou au contraire la trouver prosaïque, conventionnelle, bien peu expressive. Au fil de l’écoute, la première option s’impose : on s’ennuie ferme.

Rageur, Fazil Say ne cache pas ses intentions de prendre à bras le corps le monument. Mais cet assemblage de séquences, sa théâtralité surjouée ne font pas la Sonate en si. C’est un piano de l’excès, où à force de jouer son va-tout, l’artiste irrite par ses foucades démonstratives.

Quelle hauteur de vue dans le Liszt de Claire-Marie Le Guay ! Le son rond, puissant, orchestral est au service constant de l’écriture et de la forme, dans une vision assez objective de la Sonate. Aussi pourrait-on lui reprocher, derrière cette maîtrise époustouflante, un déficit de tension et de narration, et espérer un peu de feu et de fièvre. Mais tout de même !

Khatia Buniatishvili divise et ne laisse pas indifférent : la première partie de la Sonate est folle, diabolique, hyper colorée et narrative, jusque dans ses caprices. L’Andante sostenuto fascine ou irrite, céleste ou sirupeux, c’est selon ; pourtant comme ce piano chante, s’envole, percute ! Une lecture habitée ou bourrée de clichés, on choisit, qui est celle d’une immense interprète. Le public la place sur la première marche du podium, à une large majorité.

Prise, en concert, d’un seul tenant, la Sonate en si de Jean-Frédéric Neuburger se déploie avec une maîtrise impressionnante, dans une conception classique, « beethovenienne » précise un tribun. Toutes les subtilités de l’écriture trouvent écho dans cette fresque épique, engagée, qui toujours va de l’avant, tout en maintenant un équilibre rigoureux. Un coup de maître.

palmarès :

N°1
Version A

Jean-Frédéric Neuburger (Mirare, 2007)

CD Jean-Frédéric Neuburger
CD Jean-Frédéric Neuburger
- Mirare

N°2
Version C

Khatia Buniatishvili (Sony, 2011)

CD Kathia Buniatishvili
CD Kathia Buniatishvili
- Sony

N°3
Version E

Claire-Marie Le Guay (Accord, 2010)

CD Claire-Marie Le Guay
CD Claire-Marie Le Guay
- Accord

N°4
Version D

Fazil Say (Teldec, 2001)

CD Fazil Say
CD Fazil Say
- Teldec

N°5
Version F

Nicholas Angelich (Warner, 2016)

CD Nicholas Angelich
CD Nicholas Angelich
- Warner/Erato

N°6
Version B

Marc-André Hamelin (Hyperion, 2010)

CD Marc-André Hamelin
CD Marc-André Hamelin
- Warner
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