"Mel Bonis." - Sélection du Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2021

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"Mel Bonis." - Sélection du Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2021

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Couverture du livre " Mel Bonis (1858-1937). Parcours d’une compositrice de la Belle Époque " d'Étienne Jardin (Actes Sud), dans la Sélection 2021 du Prix du livre France Musique-Claude Samuel
Couverture du livre " Mel Bonis (1858-1937). Parcours d’une compositrice de la Belle Époque " d'Étienne Jardin (Actes Sud), dans la Sélection 2021 du Prix du livre France Musique-Claude Samuel

Sélectionné pour le Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2021, " Mel Bonis (1858-1937). Parcours d’une compositrice de la Belle Époque " d'Étienne Jardin est publié chez Actes Sud.

La Sélection 2021 du Prix du Livre France-Musique Claude Samuel
La Sélection 2021 du Prix du Livre France-Musique Claude Samuel

L’auteur :

Responsable des publications et des colloques du Palazzetto Bru Zane, Étienne Jardin est docteur en Histoire de l’École des hautes études en sciences sociales. Ses travaux portent essentiellement sur la vie musicale en France, depuis la Révolution jusqu’au XXe siècle (enseignement, concert et art lyrique). Fondateur de la revue électronique Transposition. Musique et sciences sociales, il a dirigé plusieurs ouvrages parus chez Actes Sud, Brepols et Peter Lang.

Le livre :

À la veille de la Première Guerre mondiale, le milieu musical français semble entrouvrir sa porte aux compositrices. Si cette parenthèse enchantée paraît se refermer avec les premiers coups de canon, la période aura néanmoins permis de faire émerger des figures de créatrices, telles que Mélanie Domange, née Bonis (1858-1937). Pianiste autodidacte, cette femme a tout de même fréquenté, au cours des années 1880, les classes d’écriture du Conservatoire. Dès cette période, elle associe le diminutif de son prénom et son nom de jeune fille pour signer ses partitions, laissant ainsi planer un doute durant de nombreuses années sur le genre de leur auteure. Un mariage bourgeois et la maternité l’écartent en effet pendant quinze ans des scènes publiques : l’éclosion de la musicienne n’advient qu’à l’extrême fin du XIXe siècle. Défendant alors souvent ses œuvres au salon ou au concert, Mel Bonis livre une production riche et variée, touchant à tous les domaines (à l’exception de l’art lyrique). Elle s’y montre proche de la sensibilité de Gabriel Fauré et en dialogue avec les figures de proue de l’avant-garde musicale (notamment Debussy, Ravel ou d’Indy). Profondément marquée par l’esprit de la Belle Époque, elle trouvera difficilement sa place dans le paysage esthétique des Années folles.

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  • Quelle est la place de cet ouvrage dans votre carrière ?

Le poste que j’occupe au Palazzetto Bru Zane m’amène à initier des travaux de recherche autour de figures souvent méconnues de la vie musicale française des XIXe et XXe siècles. Ils accompagnent les efforts que cette institution déploie pour redonner leur chance à des répertoires injustement oubliés ou méprisés : depuis la réalisation de partitions jusqu’à la programmation au concert ou au disque. Après avoir dirigé un livre collectif sur Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817) et avant d’en publier un autre sur Hervé (1825-1892), le choix de Mel Bonis répondait à un besoin de varier le genre des musiciens qui attirent notre attention, mais aussi à l’envie de promouvoir une artiste dont j’apprécie particulièrement les productions.  

  • Qu’avez-vous cherché à montrer avec cet ouvrage ?

L’idée directrice de l’ouvrage a été de décloisonner cette figure musicale. Qu’elle soit une femme dans un milieu très masculin a évidemment une importance majeure dans son parcours, mais il n’était pas question de l’aborder uniquement sous cet angle. Il s’agissait aussi, par exemple, d’analyser la place de ses œuvres au sein de la production musicale de son temps ou de comprendre comment sa musique a pu retrouver le chemin des concerts plusieurs décennies après sa mort. En fournissant un nouveau catalogue de ses œuvres et en proposant, en parallèle du livre, une numérisation de ses archives, le but était également de faciliter la tâche aux chercheurs qui souhaiteraient désormais étudier Mel Bonis (il reste encore beaucoup à faire). 

  • Quels sont vos prochains projets ?

J’écris en ce moment un ouvrage sur le festival de musique qui a eu lieu au Palais du Trocadéro au cours de l’Exposition universelle parisienne de 1878.

28 min
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