Jazz Trotter : Joey DeFrancesco - More Music

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Jazz Trotter : Joey DeFrancesco - More Music

Joey DeFrancesco
Joey DeFrancesco
- Jim Hesterman

L’organiste Joey DeFrancesco étend encore sa palette de poly-instrumentiste, en apparaissant pour la première fois au saxophone ténor. “More Music” paraît aujourd’hui chez Mack Avenue.

More Music”, sort aujourd'hui sur Mack Avenue Records, sous le signe du "plus" dans tous les sens du terme. Il propose dix nouveaux originaux de Joey DeFrancesco, animés par un nouveau trio avec Lucas Brown, organiste et guitariste de Philadelphie, et Michael Ode, à la batterie. Et le maître organiste, qui a longtemps complété sa virtuosité au clavier par son habileté à la trompette, sort ici tout son arsenal : orgue, clavier, piano, trompette et, pour la première fois sur disque, saxophone ténor. Il prend également le micro pour chantonner la chanson nostalgique de Mario Romano And If You Please.

Joey DeFrancesco n'est pas le seul à porter plusieurs casquettes sur cet album. Lucas Brown, autre porte-flambeau de la tradition du jazz d'orgue de Philadelphie, assume la tâche peu enviable de partager les fonctions d'orgue avec le praticien le plus influent de sa génération. Non seulement il s'acquitte admirablement de cette tâche, libérant ainsi Joey DeFrancesco pour qu'il puisse jongler avec ses autres talents, mais il met également en valeur sa six cordes sur plusieurs morceaux traditionnels en trio orgue-guitare. Michael Ode s'en tient à la batterie, ancrant les multiples configurations du trio dans un swing musclé et des grooves électrisants. 

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"Il est temps de faire davantage de musique", déclare Joey DeFrancesco. "Ce confinement a été difficile pour tant de gens. Il est vraiment temps de s'y remettre." 

Si cette période de réémergence de notre quarantaine collective s'est avérée être le moment idéal pour cela, Joey DeFrancesco avait envisagé un projet pour mettre en valeur son multi-instrumentalisme bien avant que Covid ne soit dans les esprits. La trompette a fait partie de son répertoire pendant la majeure partie de la carrière de l'organiste, inspirée par son séjour avec Miles Davis alors qu'il était encore adolescent.

Il a décidé de s'essayer au ténor pour la première fois il y a 25 ans. Son grand-père et homonyme, Joseph DeFrancesco, avait joué du ténor et de la clarinette et ses instruments étaient encore dans la maison familiale à Philadelphie. "Un jour, j'ai décidé de sortir le ténor de son étui et de voir si je pouvais en jouer. Pendant environ deux semaines, je me suis entraîné et j'ai réussi assez rapidement. J'étais tellement à l'aise que je suis allé à Ortlieb's pour une jam session. Je suis monté sur scène et le [saxophoniste de Philadelphie] Victor North était à côté de moi. Je ne savais pas qui c'était, mais il ressemblait à Buddy Holly, alors je me suis dit que ça irait. Eh bien, Victor North m'a ridiculisé, et le sax est retourné dans son étui pour 25 autres années."

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54 min

Son intérêt a été renouvelé ces dernières années par une série de facteurs - principalement l'opportunité d'enregistrer avec le légendaire Pharoah Sanders, avec qui Joey DeFrancesco a collaboré sur son album” In the Key of the Universe”, sorti en 2019 sur Mack Avenue. La tournée qui a suivi a permis à l'organiste de porter une attention particulière au son de son ténor attitré, Troy Roberts, tout en se plongeant plus profondément dans la musique de l'icône du saxophone Charles Lloyd. En novembre 2018, Joey DeFrancesco s'est rapproché de son père et a de nouveau emprunté le ténor de son grand-père. " Mon père m'a dit : 'Si tu veux jouer, tu peux l'avoir. Mais tu dois en jouer.' C'est comme ça que ça a commencé, et maintenant je possède une quinzaine de saxophones".

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1h 26

Joey DeFrancesco se déchire sur le ténor avec une vigueur renouvelée, et bien que l'influence d'innombrables grands musiciens, de Sonny Rollins à Sanders en passant par John Coltrane et Lloyd, résonne dans son esprit, il n'a pas été difficile de trouver la voix pour exprimer ce qu'il voulait sur l'instrument. "Ce qui m'a distingué de beaucoup d'autres organistes, c'est l'énorme influence que j'ai prise des saxophonistes ténors", explique-t-il. "J'ai donc un certain son que j'aime, et qui était déjà dans mon esprit. Quel que soit l'instrument dont je joue, il y a toujours un certain concept qui ressort."

Le défi suivant consistait à trouver un joueur ayant la virtuosité et la confiance nécessaires pour prendre le relais sur le banc d'orgue pendant que Joey DeFrancesco se concentrait sur ses autres débouchés. Il s'est naturellement tourné vers Philadelphie et a trouvé le candidat idéal en la personne de Lucas Brown, dont les compétences se sont affinées au fil des années passées avec le grand ténor Bootsie Barnes. Son instrument d'origine était la guitare, ce qui le rend suffisamment polyvalent pour remplir plusieurs rôles dans ce trio en constante évolution.

Joey DeFrancesco a rencontré Michael Ode (également originaire de Philadelphie, bien qu'il ait grandi à Durham, en Caroline du Nord) alors que le batteur était encore étudiant au conservatoire d'Oberlin. Le premier grand concert d'Ode avec l'organiste était sous haute pression : la date de studio de “You're Driving Me Crazy”, la collaboration de DeFrancesco avec le légendaire chanteur irlandais Van Morrison. "Il venait juste de se faire les dents dans le métier et je l'ai vraiment jeté dans le grand bain", se souvient DeFrancesco. 

"Davantage de musique est ce dont nous avons besoin pour créer de la positivité et du bien-être pour tout le monde, indépendamment de ce qui se passe dans le monde", conclut Joey DeFrancesco. "La musique résout tout simplement beaucoup de problèmes. Il faut donc plus de musique live_, plus de musique originale, plus de musique tout simplement. Sans cela, nous aurons de gros problèmes_."
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh

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