Jazz au Trésor : Paul Bley, Jimmy Giuffre et Bill Connors - « Quiet Song »

Publicité

Jazz au Trésor : Paul Bley, Jimmy Giuffre et Bill Connors - « Quiet Song »

Visuel Jazz au Trésor : Paul Bley, Jimmy Giuffre et Bill Connors - « Quiet Song »
Visuel Jazz au Trésor : Paul Bley, Jimmy Giuffre et Bill Connors - « Quiet Song »

Exhumé des archives de la discothèque de Radio France, les retrouvailles de Paul Bley et Jimmy Giuffre en 1974, en compagnie du guitariste Bill Connors.

Après ses explorations de musique de chambre en trio libertaire en 1956 pour le label Atlantic avec Jim Hall (guitare) et Ralph Pena (contrebasse), le poly-instrumentiste Jimmy Giuffre (flûte, clarinette et sax ténor) allait réunir un second trio en 1958 avec Bob Brookmeyer (trombone à pistons ou piano) à la place du contrebassiste. Avant de revenir à la formule avec guitare et contrebasse en 1959, avec Red Mitchell ou Ray Brown notamment. Figures libres, dentelles rythmiques, élégances de funambules en apesanteur.

En 1961, Jimmy Giuffre frappe un grand coup dans l’histoire du jazz : pour Verve, il se limite à la clarinette et réunit en studio Paul Bley (piano) et Steve Swallow (contrebasse). Les chefs d’œuvre enregistrés alors, « Fusion » et « Thesis », allaient changer le destin de Manfred Eicher, le patron d’ECM, et le décider à consacrer sa vie à produire des albums de « **musique de chambre improvisée et contemporaine ** ». Il les a d’ailleurs réédités sur son label.

Publicité

Là, le jazz basculait dans une audace de ton, de format, de timbre, d’interaction réciproque qui était tout simplement un manifeste du jazz libre, sans les clichés de ce qui allait être le free jazz. Concis comme des haïkus, ouverts à tous vents comme des cerf volants rattachés au sol par une pulsation, les thèmes se succédaient sans le moindre bavardage, aérés et profonds. Un badinage essentiel sur les choses de la vie…

Justement, de ce côté là, chacun suivrait sa vie. Un long silence pour Jimmy Giuffre, une carrière du côté de l’élégance pour Steve Swallow (Art Farmer, Jim Hall, Stan Getz…), une plongée dans la révolution free pour Paul Bley qui allait se retrouver sur le label emblématique ESP dans les sixties, puis sur une plaiade de labels, dont ECM au début des années 70. Viscéralement indépendant, le pianiste allait créer à son tour son propre label, IAI (Improvising Artists Inc.) en 1974. En juin, il fait faire ses débuts à Pat Metheny, en compagnie de Jaco Pastorius, Bruce Ditmas et de lui-même au Fender Rhodes en août il enregistre en piano solo à Oslo (« Alone Again ») et en novembre invite Jimmy Giuffre pour un trio en compagnie d’un jeune guitariste, Bill Connors qui jouait alors dans le Return To Forever de Chick Corea.

Le résultat est un album de miniatures, solos, duos, trios, tout sauf démonstratif. Un art de l’allusion, introspectif, un journal intime improvisé à trois mains. Un seule réédité en CD (épuisé), cette pièce pour cabinet de curiosités attendait patiemment sur les rayonnages de la Discothèque de Radio France que l’on vienne la partager.

Paul Bley, Jimmy Giuffre, Bill Connors : Yeah, Guitar du 18 Avril 2016

6 min

Paul Bley, Jimmy Giuffre, Bill Connors : Goodbye du 19 Avril 2016

4 min

Paul Bley , Jimmy Giuffre , Bill Connors : Trio du 20 Avril 2016

3 min

Jimmy Giuffre (flute, clarinette, sax ténor)
Paul Bley (piano)
Bill Connors (guitare)

Enregistré à New York, le 14 novembre 1974.

** Sur le même thème **

pixel