Jazz au Trésor : Grant Green - Funk in France, From Paris to Antibes, 1969-70

Publicité

Jazz au Trésor : Grant Green - Funk in France, From Paris to Antibes, 1969-70

Grant Green à Antibes en 1970
Grant Green à Antibes en 1970
- Jean-Pierre Leloir

La séquence des perles et des inédits ressortis de l’oubli. Cette semaine, la publication de concerts inédits de Grant Green. « Funk in France : From Paris to Antibes (1969-70) » sort simultanément à « Slick ! », autre live inédit de 1975, chez Resonance/Bertus France.

« Funk In France : From Paris to Antibes (1969-1970) » est la première sortie officielle inédite de Grant Green en plus de 10 ans. Accompagné d’un livret de 48 pages, ce double CD rassemble une collection inédite des enregistrements du guitariste de légende Grant Green. D’un côté, son passage à l’ORTF le 26 octobre 1969 en trio avec l’apparition surprise de Barney Kessel en rappel, de l’autre ses concerts des 18 et 20 juin 1970 au festival d’Antibes - Juan-les-Pins Festival avec le batteur Billy Wilson, le saxophoniste Claude Bartee et l’organiste Clarence Palmer. Ces deux derniers ayant également joué sur le classique de Grant Green « Carryin’ On », sorti en 1969 sur Blue Note.

La session ORTF fut produite par André Francis etles enregistrements d’Antibes ont été réalisés avant même la première sortie d’un album live de Grant Green (« Alive ! » sur Blue Note). Cet album rassemble donc les premiers enregistrements live de Grant Green en tant que leader. Les notes du livret sont signées des co-producteurs Michael Cuscuna et Zev Feldman et de Pascal Rozat pour l’Ina, qui possédait ces bandes. Elles accompagnent des interviews du guitariste Eric Krasno (Soulive), de l’organiste Dr. Lonnie Smith, de Greg Green, le fils ainé, et de Clarence Palmer, présent à Juan-les-Pins. Photos d’époque in situ de Jean-Pierre Leloir et Christian Rose et portraits signés Chuck Stewart, Resonance, comme de coutume, soigne le contexte...

Publicité

Né en 1935 à St. Louis, Missouri, Grant Green avait donc 34 ans à Paris. Il disparaitra dix ans plus tard, en 1979. Il fut repéré par Lou Donaldson qui lui présenta Alfred Lion, le patron de Blue Note en 1960. Entre 1960 et 65, il sera le musicien le plus enregistré par le label, enregistrant pas moins de 22 sessions en leader pour Blue Note et publiant 14 albums sur cette période ! Au delà de l’influence assumée de Charlie Christian, comme beaucoup de guitaristes modernes, il se dit également marqué par John Coltrane et Charlie Parker.

Dans le livret, son fils Greg raconte que George Benson lui confia une anecdote : « Un jour, ton père jouait dans mon club et je suis évidemment venu l’écouter, car je l’adorais. Mais comme je ne voulais pas l’intimider, je me suis faufilé incognito jusqu’au fond de la salle. Et là, sur qui je tombe ? Wes Montgomery, qui faisait exactement la même chose ! » 

En 1966, Grant Green prit ses distances avec les abus de la scène new-yorkaise et se retira à Detroit. 1969 est l’année qui le vit réapparaitre sur Blue Note avec l’album « Carryin’ On » et une formule à mi chemin du funk et du jazz. D’où un répertoire qui emprunte aussi bien à James Brown qu’à Sonny Rollins. Un document.

  • I Don't Want Nobody To Give Me Nothing 
  • Oleo 
  • Untitled Blues 
  • I Wish You Love

Grant Green  (guitare)
Larry Ridley (contrebasse)
Don Lamond  (batterie)
invité : Barney Kessel  (guitare) sur I Wish You Love
Enregistré à la Maison de la Radio, Studio 104 à Paris, le 26 octobre 1969

pixel