Le Coq d'Or de Rimski-Korsakov à l'Opéra de Lyon

Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – dir. Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon), Vasily Efimov et Andrei Zhilikhovsky (les Tsarévitchs), Margarita Nekrasova (Amelfa) - Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – dir. Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon), Vasily Efimov et Andrei Zhilikhovsky (les Tsarévitchs), Margarita Nekrasova (Amelfa) - Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – dir. Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon), Vasily Efimov et Andrei Zhilikhovsky (les Tsarévitchs), Margarita Nekrasova (Amelfa) - Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021
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Le Tsar Dodon rêve de retraite… Mais il doit protéger ses frontières des envahisseurs ! Son astrologue lui offre alors un coq d’or aux pouvoirs magiques, capable d’indiquer la provenance du danger… Dans son dernier opéra, Rimski-Korsakov fait d’un conte une satire du régime tsariste : désarçonnant !

Nikolaï Rimski-Korsakov – Vladimir Bielski / d’après Alexandre Pouchkine,

Le Coq d’Or

Conte-fable en trois actes créé le 7 octobre 1909 au Théâtre Solodovnikov, à Moscou

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Représentation enregistrée par France Musique le 20 mai 2021 à l’Opéra de Lyon. Nouvelle production de l’ Opéra de Lyon. En coproduction avec le Festival d’Aix-en-Provence et le Komische Oper de Berlin.

Distribution :

Daniele Rustioni : Direction musicale

Dmitry Ulyanov : Le Tsar Dodon, Basse
Vasily Efimov : Le Tsarévitch Gvidon, Ténor
Andrei Zhilikhovsky : Le Tsarévitch Aphron, Baryton
Mischa Schelomianski : Le Général Polkan, Basse
Margarita Nekrasova : Amelfa, l’intendante, Mezzo-soprano
Andrei Popov : L'Astrologue, Ténor
Nina Minasyan : La Reine de Chemakha, Soprano
Anna Denisova : La voix du Coq d'or, Soprano

Boyards avec femmes et enfants, Serviteurs, Gardes,
Gens du peuple, Guerriers, Canonniers, Messagers, Esclaves…

Choeurs de l'Opéra de Lyon
Orchestre de l'Opéra de Lyon

Barrie Kosky : Mise en scène

Rufus Didwiszus : Décors
Victoria Behr : Costumes
Franck Evin : Lumières
Pichler Otto : Chorégraphie
Olaf A. Schmitt : Dramaturgie

Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – direction musicale Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Nina Minasyan (La Reine de Chemakha)
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – direction musicale Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Nina Minasyan (La Reine de Chemakha)
- Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – direction musicale Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon) et Nina Minasyan (La Reine de Chemakha)
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – direction musicale Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon) et Nina Minasyan (La Reine de Chemakha)
- Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – dir. musicale Daniele Rustioni, m. en scène Barrie Kosky : Nina Minasyan (La Reine de Chemakha), Andrei Popov (L’Astrologue), Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon), Le Coq d’Or
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – dir. musicale Daniele Rustioni, m. en scène Barrie Kosky : Nina Minasyan (La Reine de Chemakha), Andrei Popov (L’Astrologue), Dmitry Ulyanov (Le Tsar Dodon), Le Coq d’Or
- Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – direction musicale Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Nina Minasyan (La Reine de Chemakha) et les pendus
Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or – direction musicale Daniele Rustioni, mise en scène Barrie Kosky : Nina Minasyan (La Reine de Chemakha) et les pendus
- Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra de Lyon 2020-2021

Argument :

Par Fabrice Guibentif

Introduction. L’Astrologue s’avance et annonce qu’il s’apprête à insuffler la vie aux personnages d’un vieux conte. Celui-ci, dit-il, n’est que mensonges, mais on peut en tirer enseignement...

Acte I. Le Tsar Dodon tient grand conseil dans la salle d’apparat de son palais. Lui qui autrefois a tant fait la guerre à ses voisins, il est aujourd’hui menacé et attaqué de toutes parts alors même qu’il ne vise qu’une chose : régner sans se lever de sa couche et à moindre frais. Que faire ? Il va jusqu’à en perdre le sommeil ! Sollicités, ses deux fils, les tsarévitchs Gvidon et Aphron, prennent la parole et donnent chacun à leur tour un conseil plus ridicule l’un que l’autre. Puisque l’ennemi est aux frontières, dit Gvidon, éloignons-nous en, replions-nous sur la capitale et profitons-en pour y faire bombance. Renvoyons plutôt les soldats chez eux, dit Aphron, pour ne les mobiliser que si une attaque se prépare. À chaque fois Dodon et les boyards louent la clairvoyance et la finesse des tsarévitchs; et à chaque fois le général Polkan, seul, se récrie : la première stratégie laisserait l’adversaire envahir le pays et se placer à portée de canon du palais; la seconde suppose que l’adversaire donne un préavis avant d’attaquer. On rabroue le rabat-joie, Le Tsar traite son général d’idiot, mais il sent bien que la solution est encore à trouver.

Les boyards en sont à se disputer quant à la meilleure méthode de prévision de l’avenir, quand paraît un vieil homme, une besace à la main : c’est L’Astrologue. Vieille connaissance du père du Tsar, il vient offrir à Dodon un Coq d’Or capable d’avertir de l’imminence et de la provenance de toute attaque. Enchanté, Le Tsar lui offre en guise de remerciement de contenter son plus cher désir. L’Astrologue prend acte de la promesse mais ne demande rien pour l’instant. Perché sur sa pique, Le Coq d’Or remplit son office : tranquille tant que rien ne menace, il enjoint Le Tsar à dormir sur ses deux oreilles. Dodon ne se fait pas prier et se laisse gagner par le sommeil, le ventre plein des friandises d’Amelfa, son intendante, après s’être laissé bercer par les sifflements enjôleurs de sa perruche.

Branle-bas de combat lorsque Le Coq lance la première alarme, en montrant l’orient. Dodon s’avance au-devant du peuple affolé pour annoncer la guerre et, surtout, de nouvelles levées d’impôts, avant d’envoyer en campagne les deux tsarévitchs réticents.

Le Coq d’Or calmé, Dodon peut retourner s’adonner à ses rêves – érotiques, Amelfa le devine... jusqu’à une nouvelle alarme du Coq, qui montre à nouveau l’orient. Cette fois, annonce Polkan, aux vétérans de prendre les armes! Bien à contrecœur, Dodon endosse sa vieille armure et, accompagné de Polkan et de ses guerriers, prend la route de l’orient. « Tsar, prends garde à toi, reste à l’écart des combats! », l’exhorte le peuple.

Acte II. La nuit, aux abords d’un défilé dans la montagne. Dodon et son armée découvrent un champ de bataille où gisent les corps de ses deux fils, « le glaive de l’un dans le cœur de l’autre ». Dodon les pleure et jure de les venger.

Les premières lueurs de l’aube laissent apparaître une magnifique tente que l’on prend pour le repaire de l’ennemi. Une jeune fille de toute beauté apparaît à l’entrée de la tente au moment où les canonniers s’apprêtent à la pilonner. C’est La Reine de Chemakha qui, se tournant vers l’orient, salue le lever du soleil.

Une conversation s’engage entre La Reine, Dodon et Polkan, qui devient rapidement un tête-à-tête lorsque la rustrerie de Polkan indispose La Reine : elle demande que Dodon l’écarte.

Batifolant joyeusement avec Le Tsar Dodon, alternant chants sensuels et accès de mélancolie, La Reine de Chemakha ne tarde pas à le subjuguer complètement. Elle l’a pourtant mis en garde en déclarant son intention de conquérir son royaume par la seule grâce de sa beauté. Elle ne manque pas de le ridiculiser lorsqu’elle le pousse à chanter, puis à danser, devant ses hommes, un foulard à la tempe. Alors même que La Reine lui confie rechercher l’homme qui saura lui opposer résistance et ne pas céder à ses caprices, il lui offre tout ce qu’elle pourrait demander : sa main, le trône, la tête de Polkan. Elle accepte dans un éclat de rire et Le Tsar Dodon, triomphant, fait former un cortège pour la ramener dans sa capitale, pendant que les esclaves de la Reine raillent le vieillard : « Par son titre, c’est un tsar, mais dans l’âme il n’est qu’un serf. »

Acte III. Une rue de la capitale, devant le palais de Dodon. Le peuple est dans l’attente. Les allées et venues de messagers laissent deviner l’imminence d’un événement. Le ciel d’orage semble être un mauvais présage, mais Le Coq reste tranquille.

On interroge Amelfa, l’intendante méprisante, qui annonce la mort des tsarévitchs et le retour de Dodon avec une fiancée.

Bientôt apparaît le cortège royal, bigarré et fantasque, avec géants, nains, cyclopes et autres monstres à têtes de chiens.

Apercevant dans la foule L’Astrologue, La Reine se fige : « Qui est cet homme enturbanné de blanc ? » L’Astrologue s’avance à l’invitation de Dodon et annonce être venu chercher la récompense promise pour le Coq d’or. Il ne demande rien moins que La Reine de Chemakha. Dodon tente de le raisonner et lui offre d’autres trésors, mais L’Astrologue reste inflexible. Furieux, Le Tsar le frappe à mort de son sceptre. Ébranlé par la conséquence de son geste et par les malheurs qu’il s’est peut-être attirés en versant le sang à la veille de ses noces, Dodon cherche à se rassurer par un baiser à La Reine, mais elle a changé de ton : « Disparais, odieux bestiau, avec ton peuple d’idiots! »

Un instant plus tard Le Coq fond sur le Tsar du haut de sa pique et le tue d’un coup de bec à la tête. Stupeur générale, foudre, tonnerre. La scène est plongée dans l’obscurité. On entend rire La Reine. Lorsque la lumière revient, celle-ci a disparu.

Le peuple se lamente sur son sort : « Que promet l’aube à venir ? Sans un tsar, quel avenir ? »

Conclusion. L’Astrologue réapparaît par une ouverture du rideau. « Que cette fin sanglante ne vous afflige pas, dit-il, – excepté moi-même et la Reine, tous les personnages n’étaient que des mirages. »

Argument reproduit avec l'aimable autorisation de l' Opéra de Lyon.

Ouvrage de référence :

L’Avant-Scène Opéra : Le Coq d’Or de Rimski-Korsakov
n°211 – ISBN : 2-84385-182-3

L’Avant-Scène Opéra n°211 : Le Coq d’Or de Rimski-Korsakov
L’Avant-Scène Opéra n°211 : Le Coq d’Or de Rimski-Korsakov

Programmation musicale :

Nikolaï Rimski-Korsakov / arr Fritz Kreisler

Le Coq d'or :
L’Hymne au soleil « Salut à toi soleil de flamme »
Air de la Reine de Chemakha transcrit pour violon et piano

Jascha Heifetz : Violon
Emanuel Bay : Piano
JADE 6998922

Maurice Ravel – Jules Renard,

Histoires naturelles :
Le Paon
Le Grillon
Le Cygne

Stéphane Degout : Baryton
Cédric Tiberghien ; Piano
B RECORDS 177745

Leoš Janáček – Janáček / d’après Rudolf Těsnohlídek,

Příhody lišky Bystroušky (La Petite Renarde rusée) :
Acte III

Dans l’ordre d’apparition :

Hanno Müller-Brachmann : Harašta, vendeur de volaille et braconnier, Basse
Gerald Finley : Le Garde forestier, Baryton-basse
Lucy Crowe : Fine-Oreille, La Renarde, Soprano
Sophia Burgos : Le Renard, Soprano
Theo Smith : Une toute petite Renarde, Soprano
Anna Lapkovskaya : Mme Pásková, femme de l’aubergiste, Mezzo-soprano
Peter Hoare : Le Maître d’école, Ténor
Olivia Solomou : La petite Grenouille, Soprano

LSO Discovery Voices : Chœur des Renardeaux
Simon Halsey : Chef des chœurs
Orchestre Symphonique de Londres
Sir Simon Rattle : Direction musicale
LSO LIVE LSO 0850 D

Le van Beethoven
58 min
Samedi à l'opéra
2h 58

L'équipe

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