Une Traviata intimiste avec Opera a Palazzo

Opera a Palazzo  - Denis Mareau
Opera a Palazzo - Denis Mareau
Opera a Palazzo - Denis Mareau
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Jusqu’au 9 juillet, à la fondation Dosne-Thiers, une grande maison située dans le 9e arrondissement de Paris, se joue une Traviata un peu particulière. Inspirée du concept vénitien Musica a Palazzo, elle offre aux spectateurs une expérience d’opéra intimiste, qui aurait dû être également immersive.

C’est en adressant un « buonasera », bonsoir en italien, aux spectateurs, que Violetta fait son entrée dans le salon. La courtisane est interprétée par la soprano Armelle Khourdoïan et pendant deux heures, c’est à deux mètres du public qu’elle va chanter le rôle principal de l’opéra de Verdi. Une proximité qui offre une expérience nouvelle pour elle et le public, nous explique la chanteuse : « C’est vraiment particulier, c’est pas tous les jours que l'on chante aussi près du public, surtout pour une œuvre comme ça. C’est intimidant à la fois pour eux et pour nous, et peut-être même, parfois, ça met un peu mal à l’aise, on sent que les spectateurs sont un peu dans notre intimité. Et en même temps pour nous, c’est assez inspirant, c’est intéressant de voir les visages, d’aller les chercher. »

A ses côtés, le ténor Christophe Poncet de Solages interprète le rôle d’Alfredo. En chantant, ils vont capter à plusieurs reprises le regard des spectateurs où se servir du champagne, accompagnés par un piano, un violon et un violoncelle. Un dispositif intimiste qui leur permet d’appréhender la partition différemment selon Armelle Khourdoïan : « En étant proche, on peut se permettre de chuchoter, de chanter vraiment pianissimo une phrase qui est écrite pianissimo, parce qu’on n’est pas dans une grande salle. Donc on est plus proche de l’émotion. »

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Devenir les invités de Violetta

Pendant la représentation, le public est invité à se déplacer pour s’installer d’un salon à l’autre. Les pièces de cette impressionnante demeure servent de décor naturel à la pièce, ses cheminées, ses fenêtres, en passant par les banquettes. On est bien à Paris aux côtés de la Traviata mais l’expérience, inspirée du concept vénitien Musica a Palazzo, devrait être encore plus immersive, si les conditions sanitaires le permettaient, comme le souligne la metteuse en scène Patrizia di Paolo : « En ce moment, nous devons garder bien sûr la distance de deux mètres entre chaque personne. Mais quand tout ça sera terminé, et on espère bientôt, toutes ces distances seront réduites. Violetta offrira des coupes de champagnes au public, les chanteurs seront très proches des spectateurs, et ces derniers deviendront les invités de Violetta à sa fête, ses amis. Le tout en accord avec la dramaturgie de l’Opéra. »

Après cette répétition générale, le public semblait ravi. A Venise, c’est sur l’épaule d’un spectateur que Traviata pleure, et à ses pieds qu’elle meurt. L’équipe d’Opera a Palazzo espère arriver bientôt à ce niveau d’interaction. 

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