Le Mans à la pointe de l’innovation sonore

Une mesure acoustique de trombone dans une salle sourde au laboratoire d'acoustique de l'université du Mans. ©Radio France - Cécile de Kervasdoué
Une mesure acoustique de trombone dans une salle sourde au laboratoire d'acoustique de l'université du Mans. ©Radio France - Cécile de Kervasdoué
Une mesure acoustique de trombone dans une salle sourde au laboratoire d'acoustique de l'université du Mans. ©Radio France - Cécile de Kervasdoué
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Depuis 40 ans, Le Mans porte de nombreuses innovations sonores et est le théâtre favori des chercheurs, artistes et industriels du son. Pourtant, cet aspect de la ville reste méconnu du grand public. Dans un mois, une biennale internationale permettra de découvrir l’écosystème sonore du territoire.

L’aventure sonore du Mans a commencé il y a plus de quarante ans, à la périphérie ouest de la ville, dans le quartier des universités. « Deux jeunes maîtres de conférences, Monsieur et Madame Bruno, sont nommés ici. Ils viennent alors du monde de la physique nucléaire, raconte Pierrick Lotton, directeur du Laum, le laboratoire d'acoustique de l'université du Mans. Ici, au Mans, il n’y a pas de physique nucléaire. Donc, ils ont travaillé sur l’électro-acoustique, la science des haut-parleurs, des microphones. Très vite, ils ont cherché à jouer sur deux aspects : à la fois le fondamental, et l’appliqué, pour financer d’autres recherches plus fondamentales. » 

Reconnu en 1981 par le CNRS, le laboratoire, doté de salles semi-sourdes et réverbérantes, va d’abord fournir des matériaux poreux à de nombreuses industries. Puis, les recherches se diversifient. Aujourd’hui, parmi les 170 chercheurs, certains travaillent sur la thermo acoustique, qui permet de produire de l’énergie grâce au son. D’autres, comme Bruno Gazangel, sur la résistance des anches de saxophone : « on remarque que les musiciens, quand ils achètent une boîte de dix anches chez un luthier, considèrent que deux à trois anches sont satisfaisantes pour un concert. L’idée est donc d’essayer de comprendre avec des mesures physiques, le ressenti des musiciens. »

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Artistes, chercheurs et entrepreneurs voisins

Les 500 étudiants diplômés chaque année dans ce laboratoire n'ont parfois qu'à traverser la route pour aller travailler. Par exemple, juste en face, à l’Itemm, l'école des métiers de la musique du Mans, créée en 1964 pour former des facteurs de piano. L’école mise aujourd’hui sur l’innovation pour récupérer une partie du marché des instruments de musique. 

« On a une fabrication essentiellement asiatique, qui se positionne sur le bas de gamme ou moyen de gamme, explique Carole Le Rendu, la nouvelle directrice de l’école_. L’objectif serait à terme d’aider à relocaliser les productions. Donc cela veut dire que nous devons trouver des économies sur les matériaux et sur la fabrication, mais aussi des nouveautés. » A_u sein de l’Itemm, Romain Vialla vient donc de créer des guitares en lin. Et le piano n'échappe pas à ces recherches, puisque Le Mans accueille une convention internationale du piano, portée par Guillaume Fournier : « nous voulons donner à entendre les facettes de l’instrument comme moyen d’expression artistique, mais aussi source inépuisable d’invention. Par exemple, cette année, il y aura une performance de lutherie robotique, où une pianiste humaine et un performeur machine vont improviser en même temps, sur un piano. »

L’application des innovations directement sur le territoire

Aux Beaux-Arts du Mans, il y a aussi depuis dix ans un département de design sonore dont les jeunes diplômés ont fait pousser dans la ville des start-ups spécialisées dans le son. Elles tentent de répondre aux problèmes croissants de nuisances sonores dont le coût social est évalué à 147 milliards d’euro par an en France. Pierrick Pedron, designer sonore, va ainsi travailler pour le futur centre de cancérologie de la Sarthe. « Un centre hospitalier, c’est un environnement qui peut être très bruyant ou au contraire très calme, explique-t-il. Par exemple, dans certaines salles d’attente, on peut se trouver dans une salle qui peut être très bien isolée, sans bruit extérieur, mais où on est coincé entre le bruit de la VMC et les gargouillis de son voisin. Notre idée est, par le son, de parvenir à masquer certains bruits et créer un fond sonore confortable. »

D’autres entreprises ont créé des fauteuils d’orchestre capables de diffuser du son sans haut parleur et sans gêner les voisins. Autant d’innovations qui seront présentées à la biennale du son du 22 au 30 janvier prochain, au Mans. 

Programmation musicale

  • 08h07
    Concerto en Ré Maj op 10 n°3 RV 428 ""il gardellino"" - ""le chardonneret"" - III. Allegro / Pour flute traversiere et orchestre / Integrale
    Concerto en Ré Maj op 10 n°3 RV 428 ""il gardellino"" - ""le chardonneret"" - III. Allegro / Pour flute traversiere et orchestre / Integrale
    Antonio Vivaldi (Compositeur)
    Concerto en Ré Maj op 10 n°3 RV 428 ""il gardellino"" - ""le chardonneret"" - III. Allegro / Pour flute traversiere et orchestre / Integrale

    Richard Tognetti (Chef d'orchestre), Emmanuel Pahud (Flûte traversière), Orchestre De Chambre D'Australie

    Album Concertos pour flûte traversiere et orchestre (2006)
    Label EMI (3472122)

L'équipe

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