Une fois de plus pour ce nouvel opus “Ça” qui paraît chez BMC/Socadisc, les épatants bricoleurs hors normes de Pulcinella explosent de virtuosité́, d’audace, de poésie et de grains de folie pour une bande son blindée de créativité.
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- Pulcinella à la Une
"Pour cet album, on s’était fixé comme mot d’ordre de créer des morceaux moins basés sur la rupture. Avec le temps, le côté "zapping" que nous avions ne nous plaisait plus tant que ça. On n’a donc pas eu peur de faire durer des parties, d’insister, de rester sur un groove, ce qu’on n’osait pas avant, par peur de lasser".
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Les facétieux Toulousains de Pulcinella ont réussi en 15 ans d’existence et plus de 500 concerts à imposer un son bien reconnaissable, surprenant, baroque et spontané́ jamais loin de la note bleue. Un sacré combo qui s’exporte au Tadjikistan, en Ukraine, Colombie, Suisse, Bulgarie, Angleterre, Sénégal, Hongrie et qui parcourt les plus prestigieux festivals hexagonaux (Jazz in Marciac, Jazz sous les Pommiers, Nancy Jazz Pulsations, les Rendez- vous de l’Erdre, le festival Radio France, Rio Loco), sans compter les nombreuses collaborations tous azimuths.
La première chose que je me suis dite à l'écoute de Ça, c’est : "ah tiens, les Pulcinella se mettent au synthé ? C’est drôle, ça change vraiment leur musique". J’ai essayé de me souvenir si c'était déjà le cas auparavant, si j’avais loupé un épisode. Mais non, de “Clou d’estrade” en 2006 jusqu’à “3/4 D’once” onze ans plus tard, rien, pas de machines à l’horizon, ils étaient toujours restés fidèles à une certaine vision du quartet : saxophone, accordéon, contrebasse, batterie. Quelque chose d’acoustique. Presque traditionnel, à l’ancienne. Un truc qui fait crac-boum-hue et qui peut fonctionner même un soir de panne d'électricité.
Mais en fait, à la réécoute, j’ai même cru entendre une boîte à rythmes. Ou des sons comme de jeux vidéo époque Mario Bros, voire Atari. C’était encore plus intrigant. Je ne sais pas moi, c’est comme surprendre un vegan avec un oeuf. Et se dire que ça lui va bien au teint. Eh bien Pulcinella, c’est pareil : ce synthétique-électrique leur va bien au teint. C’est comme une petite dose de maquillage qui fait ressortir d’autres pommettes. Bon, pas non plus un maquillage trop outrancier comme le clown effrayant de Ça dans le roman de Stephen King. Non, le “Ça” de Pulcinella, c’est plutôt celui de Freud et des pulsions qui ne savent pas vraiment dire leur nom. Comme si le quartet de Toulouse avait toujours aimé en secret - ou même inconsciemment - les jeux vidéo, les synthés et les boîtes à rythmes et qu’ils laissaient enfin émerger ces envies cachées sur ce disque ?
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Alors, évidemment, je leur ai posé la question.
Et attention, leur réponse va vous/nous surprendre…
"Non, il n'y a pas à proprement parler de synthé sur l'album ! En réalité, il s’agit d’un orgue Elka à touche accordéon, un vieux clavier vintage de la fin des années 70. Il trônait dans les loges d'un festival où l'on jouait. On a déliré dessus toute un après-midi et les propriétaires nous l’ont finalement donné ! On a mis un peu de temps à apprivoiser toutes ses possibilités : on dirait parfois une boîte à rythmes très roots, une guitare électrique, un Moog... Son aspect bizarre, inclassable, intemporel, hors des clous, avec son lot d’imperfections et sa part de hasard, ça nous a tout de suite parlé. Même si le son s'électrise, ça reste un instrument cohérent dans l’imaginaire pulcinellien !"
Franchement, j'étais sans dessus-dessous.
C'était comme ces films et/ou livres dont le twist final fait revoir/relire l’oeuvre à neuf. Eh bien, là, je réécoutais “Ça”, mais ce n'était plus le premier “Ça”. C’en était un autre. Comme si Pulcinella passait de quartet à quintet, comme si ce fameux "Elka" devenait le cinquième membre du groupe. Il faut dire qu’un orgue comme ça, c’est plus qu’un instrument : c’est un meuble, c’est un orchestre, c’est une pyramide avec ses mystères, ses pièces secrètes, ses tombeaux ouverts. Et puis c’est beau, cette histoire de recyclage. Ce grand orgue laissé à l’abandon auquel quatre laborantins français redonnent vie. C’est peut-être aussi ça, le “Ça” du titre : un monstre endormi que ces docteurs Frankenstein de la musique instrumentale réveilleraient d’un sommeil profond.
L’autre chose marrante, c’est que j’ai découvert cet album au moment où ma fille découvrait le langage. Et où elle appelait chaque objet, chaque personne, chaque situation "ça ?" pour demander le nom de ces choses. Car le ça, c’est aussi et surtout un immense fourre-tout. Et c’est ce qui m’a toujours plu dans l’attitude Pulcinella. Ce côté foutraque, ce côté brinquebalant, ce côté punk. Ce côté grand sac dans lequel on met toutes les musiques qu’on aime/connaît/possède sans avoir peur que l’une tache/déchire/embrasse l’autre. Avec “Ça”, c’est comme s’ils montraient tout ça au grand jour. Premier album de leur histoire à être né d’improvisations plus que de morceaux écrits, c’est aussi un disque dans lequel je trouve plus d’espaces, de langueurs, de vrai-faux surplaces que par le passé. Un peu comme un acteur qui, avec le temps, n’a plus peur des silences entre les mots et qui les fait même durer plus que de raison.
Dans un ouvrage passionnant baptisé "Le zen dans l’art de l’écriture", Ray Bradbury (l’auteur de “Fahrenheit 451” et des “Chroniques martiennes”) donnait trois conseils aux apprentis écrivains : Travail, Relaxation, Ne Pas Réfléchir. Avec “Ça”, j’ai le sentiment que les Pulcinella ont exactement accompli cette sainte trinité : à force de travail depuis leurs débuts en 2004, ils peuvent à présent tranquillement se laisser aller. Jusque dans les titres des morceaux. J’ai caressé le chien du douanier, c’est presque un haiku dans lequel on peut tout imaginer. Ça ressemble à un rêve à forte symbolique – un ça qu’on raconte en étant sûr qu’il va révéler un truc de bizarre. Ça ressemble à quelque chose de doux et de dangereux à la fois. Ça ressemble à un tabou qu’on a brisé. Ça ressemble vraiment à ce sixième album de Pulcinella qui n’a que faire des douaniers qui contrôlent frontières entre les genres, les styles, les esthétiques. Non, les gars ont du chien et peuvent caresser, aboyer et lézarder dans un même geste. (extrait du communiqué de presse - Mathieu Durand)
Ferdinand Doumerc (saxophones, flûtes, mélodica)
Florian Demonsant (accordéon, orgue Elka)
Jean-Marc Serpin (contrebasse)
Pierre Polet (batterie)
Où écouter Pulcinella
- A Toulouse (31) jeudi 26 septembre à 20h au Metronum
- A Saint-Croix Volvestre (09) vendredi 04 octobre à 21h à Art’Cade
- A Maubec (84) samedi 05 octobre à 21h à la Gare de Coustellet
- A Lyon (69) mardi 08 octobre à 21h au Périscope
- A Saint-Jean de Vedas (34) jeudi 07 novembre à 20h à la Grande Salle de Victoire 2 dans le cadre du 12ème Koa Jazz Festival
- A Paris (75) mercredi 20 novembre au Studio de l’Ermitage
- A Moissac (82) jeudi 21 novembre à 21h au Hall de Paris
- Toutes les dates sur le site de Pulcinella
Programmation musicale
- 18h07PulcinellaIci hélas
Ferdinand Doumerc. (Compositeur), Ferdinand Doumerc (saxophones), Florian Demonsant (accordéon, orgue Elka), Jean-Marc Serpin (contrebasse), Pierre Pollet (batterie)
Album Ça (2019)Label BMC - 18h15PulcinellaQu’est-ce qu’on attend ?
Pulcinella. (Compositeur), Ferdinand Doumerc (saxophones), Florian Demonsant (accordéon, orgue Elka), Jean-Marc Serpin (contrebasse), Pierre Pollet (batterie)
Album Ça (2019)Label BMC - 18h20Initiative HNew Amsterdam
Moondog. (Compositeur), David Haudrechy. (Compositeur), David Haudrechy (saxophones, synthétiseur direction), Ferdinand Doumerc (saxophone alto, flûte), Gaël Pautric (saxophone baryton, clarinette basse), Nicolas Gardel (trompette), Cyril Latour (trompette), Olivier 'Lapin' Sabatier (trombone), Lionel Segui (trombone basse), Amaury Faye (Rhodes, synthétiseur), Florent Hortal (guitare), Philippe 'Waterballs' Burneau (basse électrique), Simon Portefaix (batterie), Florent 'Pepino' Tisseyre (percussions)
Album Initiative H X Moondog, Sax Pax For A Pax (2019)Label Neuklang - 18h30Rev. Harvey GatesIt’s hard to live in this old worldAlbum World spirituality classics 2 : The time for peace is nowLabel LUAKA BOP
- 18h34Bojan Z & Julien LourauGradino Kolo
Bojan Z. (Compositeur), Julien Lourau (saxophone ténor), Bojan Z (piano)
Album Duo (2015)Label 2 Birds 1 Stone (2B1S29387402) - 18h40Michel Godard & Francesco D'AuriaMille anni dopo
Michel Godard. (Compositeur), Michel Godard (serpent, basse élctrique), Francesco D'Auria (batterie, percussions)
Album Amor sospeso (2019)Label ABEAT RECORDS (ABJZ 195) - 18h45Gabrielle KoehlhoefferTsingy
Gabrielle Koehlhoeffer. (Compositeur), Gabrielle Koehlhoeffer (contrebasse), Gaël Horellou (saxophone alto), Daniel Moreau (piano), Fabrice Thompson (batterie, percussions)
Album Tany (2019)Label Gasy Jazz Project (GJP2) - 18h52Lilian BouttéThe Right Key, But The Wrong Keyhole
Clarence Williams. (Compositeur), Eddy Green. (Compositeur), Lilian Boutté (voix)
Album Bof / Angel heart (1987)Label Antilles New Directions (ANCD 8709) - 18h56Jane Bunnett & MaquequeMonkey See, Monkey Do
Jane Bunnett. (Compositeur), Melvis Santa. (Compositeur), Jane Bunnett (saxophone soprano), Danae Olano (piano, voix), Tailin Marrero (basse, voix), Yissy Garcia (batterie), Mary Paz (percussions, voix), Joanna Majoko (voix), Daymé Arocena (voix), Melvis Santa (voix), Nicole Nikki D. Brown (voix)
Album On firm ground / Tierra firme (2019)Label LINUS
L'équipe
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- Collaboration
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