Florin Niculescu, l'héritage du violon jazz
Florin Niculescu rend hommage à cette fameuse « école française de violon » à laquelle il doit tant : Stéphane Grappelli, Michel Warlop, Jean-Luc Ponty et Didier Lockwood. “Le temps des violons” sort chez Label Ouest / L’Autre distribution.
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- Florin Niculescu à la Une
30 ans déjà que, muni d’un aller-simple (Bucarest-Paris), Florin Niculescu a quitté la Roumanie pour la France, patrie du violon jazz, qui ne tarderait pas à l’adopter.
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Toute une histoire… qui, comme le souligne le violoniste, répond d’abord à une forme de « destinée » familiale. « Je suis venu au monde dans une famille où le violon était l'instrument roi », affirme-t-il. Et de préciser : « Dès que j’ai pu me tenir sur les pieds, j'ai commencé à apprendre à jouer du violon ». La maîtrise de l’expression instrumentale, au point de faire de ces quatre cordes frottées à l’aide d’un archet une seconde voix, gouvernera en effet très tôt sa vie, sous la bienveillance de l’autorité paternelle, notamment.
Mais Florin Niculescu ne trouvera tout à fait son compte ni dans la veine « traditionnelle » de la famille tsigane dont il est issu, ni dans le prestige de la carrière classique à laquelle il était promis. La découverte de Stéphane Grappelli, préalablement nourrie par un goût irrépressible pour l’improvisation, forgera son caractère propre, et lui permettra de s’inventer, en se frayant un chemin inédit. À l’âge de 23 ans, cette route le conduira tout naturellement vers la France et vers Paris.
Trente années ont passé. En pleine possession de ses (immenses) moyens, à l’apogée d’un parcours riche d’une foule de rencontres et de compagnonnages prestigieux (avec Babik Reinhardt, Christian Escoudé ou Biréli Lagrène, pour ne parler que des guitaristes…), Florin Niculescu ressaisit cette histoire avec bonheur en saluant quelques-uns de ses pairs et autres pères en jazzitude. D’où l’importance, par son ampleur et la place qu’elle occupe, au cœur de l’album “Le temps des violons”, de cette Suite très inspirée, dédiée au carré d’as du violon jazz hexagonal, dont chacun des mouvements, tout à la fois incarnés et multiples dans leurs références, évoque les quatre grandes figures nourricières de cette tradition du violon, dont Florin Niculescu a voulu célébrer « le jeu, la créativité et l’énergie ».
Pour déployer une telle musique, aussi bien fougueuse que subtile et très articulée, Florin Niculescu a rassemblé autour de lui une équipe de fidèles. Entre la contrebasse complice de Philippe Aerts (compagnon de route, entre autres, du guitariste Philip Catherine), la batterie lumineuse de Bruno Ziarelli (rencontré à la fin des années 90 lors de l’enregistrement de la Suite for Gypsies d’Escoudé) et la guitare princière de Hugo Lippi, partenaire privilégié du violoniste, qui vient d’être couronné par le Prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz, la connexion est au millimètre et quasi télépathique.
Du duo (Stardust, en ouverture de cet album) au trio (You and Me, Red Hat), à travers l’équilibre soyeux d’un quartet (More Than You Know, The Nearness of You, Alabamy Bound…) qui rappelle la grâce souveraine de l’univers grappellien, Florin impose sa patte et le charme de son esthétique, mélange infaillible de puissance et de raffinement.
Cerise sur le gâteau, Florin Niculescu a convié à cette « fête du violon » le grand Stochelo Rosenberg, disciple de Django Reinhardt et maître de la guitare manouche, reconnu à juste titre comme un de ses arbitres les plus élégants. Une manière d’exalter, de cordes frottées à cordes pincées, une solidarité toute tsigane (Carioca), qui nous ramènerait à l’origine de cette histoire, dans son ancrage familial comme dans son déroulement esthétique – comment oublier à cet égard l’impulsion décisive de Django et de Stéphane (I Surrender Dear) ? –, le tout assorti d’une devise en forme d’appel (The World is Waiting for the Sunrise). Désormais, « le temps » est venu. C’est ici et maintenant !
(extrait du communiqué de presse)
Florin Niculescu (violon)
Hugo Lippi (guitare)
Philippe Aerts (contrebasse)
Bruno Ziarelli (batterie)
Invité : Stochelo Rosenberg (guitare)
- 18h08Florin Niculescu
Suite for Michel, Stéphane, Jean-Luc et Didier
Florin Niculescu. : compositeur, Florin Niculescu (violon), Hugo Lippi (guitare), Philippe Aerts (contrebasse), Bruno Ziarelli (batterie)Album Le temps des violons Label Label Ouest (304042) - 18h22Michel Warlop
Tempête sur les cordes
Michel Warlop. : compositeur, Michel Warlop (violon), Paulette Izoird (violon), Sylvio Schmidt (violon), Emile Chavannes (violon), Jean 'Matelo' Ferret (guitare), Gaston Durand (guitare), Francis Lucas (contrebasse)Album The Quintessence - Paris 1933-1943 Label Frémeaux & Associés (FA 295) - 18h25Stéphane Grappelli
Pentup House
Sonny Rollins. : compositeur, Stéphane Grappelli (violon), Jean-Luc Ponty (violon), Kenny Drew (piano), Niels-Henning Ørsted Pedersen (contrebasse), Alex Riehl (batterie)Album Violin Summit Label Mps (821303-1) - 18h32Didier Lockwood
Les valseuses
Stéphane Grappelli. : compositeur, Didier Lockwood (violon), Biréli Lagrène (guitare), Niels-Henning Ørsted Pedersen (contrebasse)Album Tribute to Stephane Grappelli Label Dreyfus (FDM 36611-2) Année 2000 - 18h37John Coltrane
Fifth House
John Coltrane. : compositeur, John Coltrane (saxophone ténor), Wynton Kelly (piano), Paul Chambers (contrebasse), Jimmy Cobb (batterie)Album Coltrane Jazz Label Atlantic (7567-81344-2) Année 1960 - 18h44Phillip Dornbuschs Projektor
Arlo
Phillip Dornbusch. : compositeur, Phillip Dornbusch (saxophone), Johanna Summer (piano), Johannes Mann (guitare), Roger Kintopf (basse), Philip Dornbusch (batterie)Album Reflex Label Challenge (DMCHR71383) Année 2020 - 18h49Baz Trio
La ballade de l'homme bleu
Basile Rahola. : compositeur, Wadji Riahi (piano), Basile Rahola (contbasse), Oscar Georges (batterie)Album L'homme bleu Label Fresh Sound New Talent (FSNT607) Année 2020
- Alex DutilhProduction
- Fabien FleuratRéalisation
- Emmanuelle LacazeCollaboration