Claude Goudimel, dans l’enfer de la Saint-Barthélémy
Harmonisateur des psaumes pour l’Église Réformée, il disparaît dans les massacres des protestants français.
- Aujourd’hui, 31 août, je voudrais vous parler de Claude Goudimel, mort – sans doute – le 31 août 1572 à l’âge d’environ cinquante ans.
Claude Goudimel est oublié. Mais il est infiniment plus chanté que son cadet Roland de Lassus ou son aîné Clément Janequin. Tous les dimanches dans les offices protestants de langue française, les fidèles se souviennent de son héritage d’harmonisateur des psaumes.
Harmoniser les psaumes, n’est pas un ouvrage dans lequel éclate forcément le génie. Au contraire : il faut s’en tenir à des idées simples, des intentions discrètes, des ambitions mesurées – enfin, mesurées mais gigantesques, en ce XVIe siècle où un vent révolutionnaire souffle sur la chrétienté.
À ce moment-là, chez les catholiques, des maîtres de chapelle écrivent des œuvres sacrées destinées à des athlètes de la polyphonie pour le ravissement de rois ou de princes qui en sont les commanditaires, et l’ébahissement de fidèles qui, de temps à autre, n’auront à psalmodier d’un petit amen sur trois notes. Sur l’autre bord du christianisme, les commandes passées aux compositeurs sont tout autres : chacun, dans l’assistance, devra chanter.
Nous écoutons :
Le Psaume 68 « Que Dieu se montre seulement », également appelé, dans la tradition calviniste, le Psaume des Batailles, puisqu’il était le chant entonné par les troupes protestantes avant les combats pendant les guerres de religion au XVIe siècle puis par les Camisards des Cévennes pendant leur longue guérilla après la Révocation de l’Édit de Nantes en 1685.
Au cours de cette chronique vous avez entendu des extraits de l’harmonisation pour chœur mixte a cappella par Claude Goudimel, interprétée par la Chorale de l’Europe en 1966 et à l’instant, son harmonisation pour chœur à l’unisson, enregistrée par le chœur Le Labyrinthe en 2015.
- Bertrand DicaleProduction
- Arnaud ChappatteRéalisation
- Maud NouryCollaboration