Jusqu'au bout de l'impro : dans les coulisses à J-1

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A l'occasion de la nuit spéciale dédiée à l'improvisation Jusqu’au bout de l’impro, qui mobilisera demain soir les étudiants du CNSM dans un joyeux mélange de styles, d'instruments et de genres musicaux, Sofia Anastasio a rencontré les participants et suivi les répétitions. Car une bonne impro, ça se prépare !

Réécoutez la nuit Jusqu'au bout de l'impro

Tous sont sur le pont à J-1 de la Nuit de l'impro : les instrumentistes classiques et jazz, les spécialistes de la musique ancienne, les clavieristes, les danseurs, les étudiants en son et image... sans oublier leurs professeurs. Demain soir, pendant six heures non stop, les étudiants du CNSM de Paris fêteront l'improvisation au sein de leur conservatoire, une invitation à la découverte de cette pratique que beaucoup assimilent à la liberté.

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C’est un **quintette de jazz ** qui ouvrira la nuit. Il est composé de cinq étudiants du Conservatoire pour qui improviser représente l’essence même de cette musique, « une aventure sans fin » explique Melvin, saxophoniste. Demain, ils interprèteront une composition ainsi qu’un standard d’Ornette Coleman, avec un certain enthousiasme :

« J’ai très hâte. C’est une belle occasion de se tester un peu, de voir ce que l’on peut donner. Et c’est très beau d’avoir plein d’élèves de départements différents qui travaillent ensemble avec, en plus, des professionnels de France Musique. C’est une très belle expérience ».

Comme le souligne Melvin, ce sont effectivement plusieurs départements de l’école qui sont rassemblés sur le projet : musiciens, danseurs, et les élèves de la formation aux métiers du son. Jusqu’au bout de l’impro sera diffusé en direct sur France Musique, mais également retransmis en vidéo sur le site du Conservatoire. Un projet conséquent que nous décrit **Catherine de Boishéraud, ** responsable du service audiovisuel du Conservatoire :

« On ne fait pas une nuit de l’impro toutes les nuits, c’est un évènement. Tous les personnels du service sont mobilisés cette nuit-là, les étudiants assureront à peu près tous les postes, en partant des plateaux, jusqu’en régie de mixage. Le son sera diffusé en techniques binaurales et transaurales, c’est à dire un son plus ample, avec un espace plus élargi. C’est une grosse nuit pour nous ».

Ce sont donc les élèves qui s’occuperont du son et de la diffusion, seize étudiants de deuxième et troisième année qui seront épaulés par des techniciens de Radio France, comme Phillipe Cabon, ingénieur du son :

« Notre rôle c’est de les accompagner pendant ces six heures d’antenne, on va leur donner des conseils. C’est une forme de collaboration entre jeunes étudiants et ingénieurs du son expérimentés, et c’est toujours enrichissant de transmettre et d’échanger. Il y a une forme de pression parce qu’on sera en direct de minuit à six heures du matin, il faudra être vigilant, mais ils le seront, et nous le serons aussi. A priori on ne touchera pas à la console, si on le fait c’est que le bateau est en train de chavirer ».

Mais les étudiants mettent tout en œuvre pour que la nuit se passe au mieux. Sur les plateaux, en régie, l’ambiance est studieuse, les esprits s’animent parfois lorsqu’un retour micro ne fonctionne pas, ou qu’un câble est mal fixé au sol. Chacun occupe un poste bien précis dans l’organigramme, choisi en fonction de sa spécialisation. C’est le cas de Julie. Elle suit l’option spectacle vivant et va sonoriser les concerts :

« J’ai choisi de participer à cette sonorisation pour avoir un exemple en pratique d’installations compliquées avec plusieurs régies qui sont reliées, plusieurs changements de plateaux, des retours à gérer. C’est relativement impressionnant, surtout qu’on est seulement en troisième année donc ce sont nos premières installations de cette ampleur, sur un évènement aussi important. Forcément on a pas mal de pression, mais on est entouré de gens très compétents qui sont là pour nous donner des conseils et nous aider ».

Cette formation supérieure aux métiers du son, parfois méconnue, est très importante au sein de l’école. Elle existe depuis vingt-cinq ans et regroupe trente-deux élèves, tous musiciens à l’origine. Ils travaillent quotidiennement avec les autres étudiants, créent des projets ensemble, enregistrent leur maquette. Sébastien Tondo est ingénieur du son. Ancien élève au Conservatoire, il explique qu’en dix ans, la formation a bien évolué :

« La formation s’est diversifiée et s’est ouverte beaucoup plus à des choses différentes. Il y a dix ans on ne faisait pas de sonorisation, mais uniquement de la prise de son, du mixage. On n’avait pas du tout ce côté musique * live de spectacle vivant. Il y a différents stages aussi qui sont proposés, il y a des intervenants… Ce sont des choses que j’aurais aimé avoir ».*

Pour ces élèves, cette nuit de l’improvisation est une pré-insertion professionnelle. Et les ingénieurs du son qui les encadrent aujourd’hui le savent bien, il y a de très fortes chances qu’ils les recroisent dans quelques années, dans des festivals, ou à la maison de la Radio...

Jusqu'au bout del'impro au Conservatoire national supérieur de musique et de danse, de minuit à six heures, entrée libre

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