L'avenir des festivals d'été

Les festivals cet été seront obligés de recevoir du public assis et avec une jauge maximum de 5000 personnes ©Getty -  Razvan Prepelita / EyeEm
Les festivals cet été seront obligés de recevoir du public assis et avec une jauge maximum de 5000 personnes ©Getty - Razvan Prepelita / EyeEm
Les festivals cet été seront obligés de recevoir du public assis et avec une jauge maximum de 5000 personnes ©Getty - Razvan Prepelita / EyeEm
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Roselyne Bachelot a tranché : les festivals pourront se tenir cet été, à condition que le public soit assis et respectant une jauge de 5000 personnes. Avec ces restrictions, comment les festivals de musiques actuelles pourront-ils avoir lieu ?

On pensait que Roselyne Bachelot aller annoncer une date de réouverture des musées, tant la pression est forte sur le sujet ; les collectivités montent de plus en plus au créneau. Mais la ministre a donc préféré faire des annonces sur les festivals. Car effectivement ces manifestations, qui se déroulent pour une grande partie l’été, doivent maintenant finaliser leur programmation. Ou pas.
La ministre a donné un cadre : les festivals pourront se tenir avec 5000 personnes assises maximum. Alors pour les festivals de musique classique, pas de grand problème donc. Déjà pour des questions de jauge, car il n’y a que quelques rares manifestations comme les Chorégies d’Orange ou Violon sur le sable à Royan qui accueillent en temps normal plus de 5000 spectateurs. Et pour ce qui est d’être assis, c’est la norme.

Mais ce sera bien plus compliqué pour les festivals de musiques actuelles

Le principe est d’accueillir le public debout. Et pour les plus grands d’entre eux de dépasser de loin la jauge des 5000. En temps normal, par exemple, un festival comme les Eurockéennes de Belfort accueille chaque jour plus de 30 000 festivaliers. Et c’est leur modèle économique qui est basé sur ce fonctionnement. Alors que faire ? Un festival comme les Vieilles Charrues a d’ores et déjà annoncé qu’il allait s’adapter pour entrer dans les clous de cette nouvelle règle. Mais d’autres attendent des précisions : déjà l’échéance à partir de laquelle la tenue des festivals dans ces formats réduits sera possible. Car pour l’instant, il n’y a pas de date de réouverture annoncée des lieux culturels…
Le flou demeure, et d’ailleurs beaucoup de festivals se tiennent même avant l’été. Et aussi, le secteur veut plus de précision sur la distanciation applicable entre les festivaliers.

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Le Ministère va-t-il apporter des aides spécifiques ?

Roselyne Bachelot a annoncé une enveloppe de 30 millions d’euros. Une grande partie du secteur l’a juge nettement insuffisante, étant donné le nombre de festivals qui vont y prétendre. Il y aura aussi une aide de 15 millions d’euros pour les captations. Mais une chose est sûre : ce sera un été très dur économiquement pour les festivals, sans compter que les manifestations (concernant la musique classique) perdent cette année une grande partie des aides de l’Adami et de la Spedidam, deux sociétés des droits des artistes interprètes, suite à une décision de la Cour de justice européenne.
Il faut maintenant que le CNM, le Centre National de la Musique, puisse mieux coordonner la politique des festivals toute disciplines confondues et ne pas se limiter, comme c’est le cas aujourd’hui, à ceux qui payent la taxe sur la billetterie, c’est-à-dire les festivals de musique actuelle. Car ce contexte de crise impose une action globale et cohérente sur le sujet.

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