Emmanuelle Giuliani, Richard Martet et Pauline Sommelet élisent les versions de référence de l’ouverture d’Il Signor Bruschino, « Asile héréditaire » (Guillaume Tell) et le Duo des chats de Rossini.
1) Ouverture Il signore Bruschino
L’opulence, sinon la lourdeur, de l’Orchestre symphonique de Chicago, sera fatale au Rossini de Fritz Reiner, tandis que le sérieux affiché de Piero Gamba passe à côté de l’esprit de farce de Bruschino. Idem pour le geste tranchant d’Arturo Toscanini, si volontaire qu’il en oublie l’humour de la pièce. Claudio Abbado offre un Rossini trop peu contrasté, avec une tendance à la précipitation, tandis que Riccardo Chailly, livre une version très vocale, partant toutefois dans des sens opposés. Mais c’est dans le geste léger de Ion Marin que Rossini trouve sa vérité, avec un orchestre (de chambre) qui crépite, rit, entraine. Enfin !
N°1
Version D
English Chamber Orchestra, dir. Ion Marin (DG, 1991)
N°2
Version F
Orchestre philharmonique de la Scala, dir. Riccardo Chailly (Decca, 1995)
N°3
Version E
Orchestre symphonique de Londres, dir. Claudio Abbado (DG, 1975)
N°4
Version B
Orchestre symphonique de la NBC, dir. Arturo Toscanini (RCA, 1945)
N°5
Version C
Orchestre symphonique de Chicago, dir. Fritz Reiner (RCA, 1958)
N°6
Version A
Orchestre symphonique de Londres, dir. Piero Gamba (Decca, 1955)
"Asile héréditaire" (Guillaume Tell)
Bryan Hymel divise avec son Arnold geignard et un brin poussif. Voix franche, solaire et royale, captée à son zénith, Roberto Alagna illumine le grand air d’Arnold, dans un français châtié, qui s’inscrit en droite ligne de Georges Thill et André d’Arkor, deux seigneurs captés dans les années 1930 : peu d’émotion dans leur chant, mais un style et des timbres éblouissants, assortis d’une diction de grand tragédien classique. Nicolai Gedda, lui, cisèle l’air de Rossini comme il le ferait d’un lied, imprimant une jolie mélancolie au personnage. Pourtant, c’est John Osborn qui trouve l’équilibre parfait, accord idéal entre éclat et pudeur, chant raffiné et verbe ciselé qui réconcilie les contraires. Bravo!
N°1
Version F
John Osborn, Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome, dir. Antonio Pappano
N°2
Version A
André d’Arkor, Orchestre de la Monnaie, dir. Maurice Bastin (BNF, 1930)
N°3
Version E
Roberto Alagna, Orchestre philharmonique de Londres, dir. Richard Armstrong (DG, 1995)
N°4
Version C
Nicolai Gedda, Orchestre philharmonique royal de Londres, dir. Lamberto Gardelli (Warner,
N°5
Version B
Georges Thill, Orchestre dirigé par Eugène Bigot (Columbia, 1931)
N°6
Version D
Bryan Hymel, Philharmonie de Prague, dir. Emmanuel Villaume (Warner, 2014)
3) Le Duo des chats
Deux voix bien différenciées qui s’encanaillent et rivalisent en vélocité : Edita Gruberová, Vesselina Kasarova ont tout compris du Duo des chats ! Ce n’est pas le cas, hélas, de Dominique Visse et Sophie Karthäuser, excessifs dans leurs effets d’imitations de toute la galerie animalière.... ni de Gérard Lesne et Rockwell Blake, dont les miaulements tiennent du chien. Quant à Ann Murray et Felicity Lott, elles livrent un duo bien terne…
N°1
Version B
Edita Gruberová, Vesselina Kasarova, Friedrich Haider (Nightingale, 1995)
N°2
Version D
Rockwell Blake, Gérard Lesne, Antonio Pappano (EMI, 1995)
N°3
Version C
Dominique Visse, Sophie Karthaüser, Eugene Asti (HM, 2018)
N°4
Version A
Felicity Lott, Ann Murray, Graham Johnson (EMI, 1991)
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