Sophie Bourdais, Yannick Millon et Thomas Deschamps élisent la version de référence du Stabat Mater de Francis Poulenc.
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Le compte-rendu de Jérémie Rousseau
Seiji Ozawa tâtonne pas mal dans ce Stabat Mater instable de tempo, pris dans une optique de grand oratorio qui surjoue le tragique. Dommage pour Kathleen Battle.
Un Stabat comme une berceuse : la séquence initiale privilégie les fondus, mais le chœur, parfois fuligineux, vire à l’affectation. Le Vidit Suum trahit les efforts de Catherine Dubosc, un peu seule face à un Richard Hickox aux abonnés absents.
Poulenc dans Parsifal ? Daniel Reuss oublie « le moine et le voyou » au profit d’une lecture purement instrumentale de la partition. Dans un tempo lentissime, chœurs et orchestre confectionnent un objet abstrait et hypnotique, aussi fascinant qu’il semble détourné.
On dirait une symphonie avec chœur obligé. Stéphane Denève et ses troupes germaniques livrent un Poulenc très orchestral, riche d’effets et d’éclats, frottements suaves et couleurs canailles. Mais Marlis Petersen ne pense pas au texte et énerve avec ses maniérismes, tout comme le chœur, rêvassant à autre chose.
D’abord une humilité face au texte, un élan naturel, un geste qui pétrit la masse chorale autant qu’elle l’éclaire, prodiguant une incroyable ferveur à la prière de Francis. Il y a de la classe chez la soprano Michèle Lagrange, et toujours une lumière au bout du tunnel. Avec ce Poulenc à hauteur d’homme, Serge Baudo créé un sentiment de réconfort qui va droit au cœur.
Oh ce théâtre ! Georges Prêtre dirige déjà Dialogues des Carmélites, et s’engage tout feu tout flamme dans un Stabat Mater lyrique et dramatique, d’une ferveur qui nous gagne à chaque mesure. Quand Régine Crespin entre en scène, c’est la voix de la mère qui répand l’amour universel, chant déchirant s’élevant au dessus d’une assemblée qui fait vibrer chaque parole. Une certaine vision de la grâce
Palmarès
N°1 : Version F
Régine Crespin, Choeur René Duclos, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Georges Prêtre
Erato (1963)
N°2 : Version E
Michèle Lagrange, Choeur et Orchestre National de Lyon, dir. Serge Baudo
HM (1984)
N°3 : Version B
Marlis Petersen, Ensemble vocal et Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart, dir. Stéphane Denève
Hänssler (2012)
N°4 : Version D
Carolyn Sampson, Cappella Amsterdam, Choeur de chambre et Orchestre symphonique d’Estonie, dir. Daniel Reuss
HM (2012)
N°5 : Version A
Catherine Dubosc, Westminster Singers, City of London Sinfonia, dir. Richard Hickox
Erato (1990)
N°6 : Version C
Kathleen Battle, Choeur du Festival de Tanglewood, Orchestre symphonique de Boston, dir. Seiji Ozawa
DG (1987)
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