Bertrand Boissard, Mélissa Khong et Alain Lompech élisent la version de référence de la Sonatine de Maurice Ravel.
Emission enregistrée jeudi 10 janvier 2019 à 19h au studio 109 de la Maison de Radio France.
compte-rendu:
Aucune tension, magie ni caractère : la Sonatine selon Jacques Rouvier ennuie, tout simplement. On ne s’attarde pas.
Que ce piano affirme et s’emporte ! Débordant de volonté, le Ravel de Werner Haas ne manque pas de caractère. Sans doute goûterait-on davantage d’atmosphère.
La Sonatine de Jean-Efflam Bavouzet flamboie, déborde... mais s’avère aussi assez lourde. Et étrangement, bien que traquant le détail, fâchée ça et là avec la précision.
Samson François dérange… mais captive. La candeur du premier mouvement précède un menuet disséqué, comme chirurgical, tandis que le final, sec, lapidaire, est pur jeu de l’esprit. Iconoclaste !
D’emblée Louis Lortie prend la parole, irise le langage de Ravel, magnifie sa virtuosité et sa profondeur et invente chaque mesure avec un naturel inné. Quelle liberté et quelle tendresse dans cette Sonatine rayonnante !
Martha Argerich sort les griffes et signe un Ravel au bord du précipice : son piano, scintillant ou rugissant, déploie une gamme de couleurs et de sentiments que la Sonatine n’appelle peut-être pas, mais on est soulevé, hypnotisé, par ce geste conquérant et enflammé.
palmarès:
N°1
Version C
Martha Argerich (DG, 1974)
N°2
Version E
Louis Lortie (Chandos, 1988)
N°3
Version A
Samson François (Erato, 1967)
N°4
Version F
Jean-Efflam Bavouzet (MDG, 2003)
N°5
Version B
Werner Haas (Philips, 1968)
N°6
Version D
Jacques Rouvier (Calliope, 1974)
la Tribune des internautes:
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