Fabienne Bouvet, Emmanuelle Giuliani et Philippe Venturini élisent la version de référence des Sonates du Rosaire de Heinrich Biber.
Le compte-rendu de Jérémie Rousseau
Rachel Podger aime contraster les épisodes, au risque d’être prévisible et de ne pas soutenir constamment l’attention. Dommage pour Biber.
Quelle autorité dans la prise de parole ! Sous l’archet de Reinhard Goebel, les Sonates du Rosaire se déploient en couleurs sombres, comme déclamées dans un ciel zébré d’éclairs. C’est efficace.
Un ton, une présence, un art de peindre et d’aviver les mystères, révélé dès le Prélude, avec un continuo entre ciel et terre. Mais l’admirable Fabien Roussel n’observe-t-il pas ces Sonates d’un peu loin ?
Les Veilleurs de nuit réunis autour d’Alice Pierot se noient dans un luxe de détails ; le continuo bavarde et le violon chante avec trop de sophistication : c’est décoratif plus que méditatif. Et pourtant comme tout cela sonne bien !
Élégance et éloquence : l’archet lumière d’Ariadne Daskalakis s’épanche, murmure, se cabre pour percer chacun des mystères du Rosaire, serti par l’écrin doux du continuo. La Résurrection se referme sur une tempête mentale qui laisse pantois.
L’imagination et les moyens de Lina Tur Bonet, portée par le feu follet de la basse-continue, fait défiler les paysages et les épisodes avec un sens du théâtre et de la prière. D’une pulsation claire, elle saisit le moindre contraste, du magma initial préfigurant l’Annonciation aux nimbes de l’Ange Gardien.
Palmarès
N°1 : Version A
Lina Tur Bonet
Pan Classics (2015)
N°2 : Version D
Ariadne Daskalakis
Bis (2013)
N°3 : Version F
Alice Piérot
Alpha (2002)
N°4 : Version B
Fabien Roussel
Bayard Musique (2011)
N°5 : Version C
Reinhard Goebel
Archiv (1990)
N°6 : Version E
Rachel Podger
Channel Classics (2015)
Vous souhaitez participer à l'émission ?
Votez pour votre version préférée des Sonates du Rosaire de Biber et tentez de gagner le disque France Musique de la semaine.
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration