Rigoletto de Verdi

Portrait du compositeur Giuseppe Verdi
Portrait du compositeur Giuseppe Verdi
Portrait du compositeur Giuseppe Verdi
Publicité

Autour de Jérémie Rousseau, Chantal Cazaux (l'Avant-Scène Opéra), Emmanuel Dupuy (Diapason) et Piotr Kaminski (Diapason)  font part de leurs attentes quant à l'interprétation de Rigoletto de Verdi.

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Le compte-rendu de Jérémie Rousseau

Que Georg Solti est pressé ! Et que cette urgence semble  mécanique et superficielle, restituée d’ailleurs par une prise de son  grisâtre… Alfredo Kraus, vocalement fondant, reste sur son quant-à-soi, Anna Moffo et Robert Merrill marquent peu leur  rôle.

Rigoletto, un opéra de  ténor ? On craque évidemment pour Luciano Pavarotti en Duc de Mantoue,  comme on admire la pyrotechnie de Joan Sutherland en Gilda, mais le plateau inégal ne séduit pas outre mesure. Quant à  la direction de Richard Bonynge, elle reste en deçà du drame.

Publicité

On est surpris par la retenue, pour ne pas dire l’effacement de Carlo Maria Giulini dans un Rigoletto d’esprit routinier. Certes les fragilités d’Ileana Cotrubas jouent pour Gilda, avec cette larme sur le timbre, mais Piero Cappuccilli est insuffisant, et Plácido Domingo passe constamment en force.

Tullio Serafin laisse chanter son plateau, en premier lieu Maria Callas, belcantiste majeure, dont ce n’est pourtant pas le  meilleur jour. Tito Gobbi est plus comédien que chanteur, le Duc de Giuseppe Di Stefano, très ragazzo, joue les coqs,  et tire dans les aigus : on adore ou on rejette.

« Une carte postale du passé » admire un tribun à propos  du Verdi de Renato Cellini, efficace chef de théâtre qui verse folie et  frissons dans un Rigoletto haut en couleurs. En dépit d’une Gilda limitée dans ses  élans dramatiques, le casting est idéal : il consacre un Léonard  Warren, quintessence du baryton Verdi qui est la voix même du  personnage, bouleversant dans la bonté, mordant dans l’invective,  face à un Jan Peerce au ton plébéien. Une version à redécouvrir.

Rafael Kubelik fait tourner une à une les clés du mélodrame,  d’une main nerveuse qui empoigne la musique de Verdi : vigueur, lyrisme  et progression dramatique. Là dessus se greffe un quintette de rêve, des  voix autant que des caractères de théâtre. En  tête, Dietrich Fischer-Dieskau, précis dans l’expression, immense dans  la présence, radiographie le personnage du bouffon, déchiré et déchirant. Renata Scotto a le velours, les aigus et les mille facettes  d’une Gilda à la fois jeune fille et femme, tandis que Carlo Bergonzi dispense une leçon de chant et d’aristocratie dans le Duc de Mantoue. Inégalé.

Palmarès

N°1 : Version C
Dietrich Fischer-Dieskau, Renata Scotto, Carlo Bergonzi,
Chœurs et Orchestre de la Scala de Milan, dir. Rafael Kubelík
DG (1964)

Orchestre de la Scala de Milan, dir. Rafael Kubelík (DG, 1964)
Orchestre de la Scala de Milan, dir. Rafael Kubelík (DG, 1964)

N°2 : Version E
Leonard Warren, Erna Berger, Jan Peerce,
Robert Shaw Chorale, RCA Italiana Orchestra, dir. Renato Cellini
RCA (1950)

RCA Italiana Orchestra, dir. Renato Cellini (RCA, 1950)
RCA Italiana Orchestra, dir. Renato Cellini (RCA, 1950)

N°3 : Version D
Tito Gobbi, Maria Callas, Giuseppe di Stefano,
Chœurs et Orchestre de la Scala de Milan, dir. Tullio Serafin
Warner (1955)

Orchestre de la Scala de Milan, dir. Tullio Serafin (Warner, 1955)
Orchestre de la Scala de Milan, dir. Tullio Serafin (Warner, 1955)

N°4 : Version B
Piero Cappuccilli, Ileana Cotrubaș Plácido Domingo,
Chœurs de l’Opéra de Vienne, Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Carlo Maria Giulini
DG (1979)

Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Carlo Maria Giulini (DG, 1979)
Orchestre philharmonique de Vienne, dir. Carlo Maria Giulini (DG, 1979)

N°5 : Version A 
Sherrill Milnes, Joan Sutherland, Luciano Pavarotti,
Ambrosian Opera Chorus, London Symphony Orchestra, dir. Richard Bonynge
Decca (1972)

London Symphony Orchestra, dir. Richard Bonynge (Decca, 1972)
London Symphony Orchestra, dir. Richard Bonynge (Decca, 1972)

N°6 : Version F
Robert Merrill, Anna Moffo, Alfredo Kraus,
RCA Italiana Opera Chorus and Orchestra, dir. Georg Solti
RCA (1963)

RCA Italiana Opera Chorus and Orchestra, dir. Georg Solti (RCA, 1963)
RCA Italiana Opera Chorus and Orchestra, dir. Georg Solti (RCA, 1963)
Lirico Spinto
57 min

L'équipe

pixel