Madrigaux "O primavera", "Lamento della Ninfa" et "Zefiro torna" de Monteverdi
Chantal Cazaux (L'avant-scène Opéra), Emmanuelle Giuliani (La Croix) et Piotr Kaminski (Diapason) élisent les versions de référence des madrigaux " O primavera", "Lamento della Ninfa" et "Zefiro torna" de Claudio Monteverdi.

Enregistrement public le 17 octobre 2019 à 19h au Studio de l'Agora de la Maison de la Radio. Réservez vos places pour assister à cet enregistrement.
Qu'attendent Chantal Cazaux (L'avant-scène Opéra), Emmanuelle Giuliani (La Croix) et Piotr Kaminski (Diapason)de l'interprétation de ces 3 madrigaux de Monteverdi ?
1) Quelle est la meilleure version de « O Primavera » de Monteverdi ?
compte-rendu:
Des voix un peu vertes, plus de caractère que de charme : les solistes des Arts Florissants livrent un Primavera plutôt maigrichon. L’Ensemble La Venexiana, dans une acoustique très réverbérée, donne au madrigal une dimension sacrée qui nous emmène chez Gabrieli. Beau, mais hors-propos. Sec, triste et guère contrasté, l’ensemble Le Nuove Musiche verse dans l’abstraction… C’est chez Anthony Rooley et son Consort of Musicke qu’on entendra la gourmandise, la liberté, le jeu d’écoute et de dialogue ainsi que le sens de la construction parfaite.
palmarès:
N°1
Version D
The Consort of Musicke, Anthony Rooley (Erato, 1989)

N°2
Version B
La Venexiana (Glossa, 2001)

N°3
Version A
Les Arts Florissants, dir. Paul Agnew (Arts Florissants, 2012)

N°4
Version C
Le Nuove Musiche, dir. Krijn Koetsveld (Brilliant Classics, 2015)

2) Quelle est la meilleure version du Lamento della Ninfa de Monteverdi ?
compte-rendu:
Il ne passe pas grand-chose dans le chant engorgé de Montserrat Figueras, peu aidée par Jordi Savall et les siens, en mal d’inspiration. Claire Lefilliâtre divise : la voix est jugée poussive et caractérisant mal les mots, face à un Poème harmonique précis, engagé et sensuel. On rejette pourtant davantage le Monteverdi trop métrique des Arts Florissants, chanté dans un piètre italien ; et si Guillemette Laurens s’engage avec sensibilité, ses aigus sont bien métalliques.
La vision de Nikolaus Harnoncourt laisse dubitatif : la battue aplanit le discours, et la voix d’Ann Murray, captée de très loin, confère des allures fantomatiques à cette étrange nymphe. Bref, tout cela devient vite ennuyeux.
Alessandra Ruffini, jolie voix et musicienne soignée, pâtit d’une prise de son qui noie les raffinements d’écriture, sous la battue étale et lâche de Roberto Gini.
Alors on s’en remet à la reine Bernarda Fink, dont les colorations vocales varient selon chaque syllabe sans le moindre artifice, et au dramaturge René Jacobs, qui ordonne un tableau saisissant de beauté et d’éloquence. Quelle merveille !
palmarès:
N°1
Version D
Bernarda Fink, Concerto Vocale, dir. René Jacobs (HM, 2000)

N°2
Version C
Alessandra Ruffini, Ensemble Concerto, dir. Roberto Gini (Tactus, 1998)

N°3
Version B
Claire Lefilliâtre, Le Poème Harmonique, dir. Vincent Dumestre (Alpha, 2009)

N°4
Version A
Montserrat Figueras, La Capella Reial de Catalunya, dir. Jordi Savall (Alia Vox, 1994)

N°5
Version E
Guillemette Laurens, Les Arts Florissants, dir. William Christie (HM, 1980)

N°6
Version F
Ann Murray, Concentus Musicus, dir. Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 1984)

3) Quelle est la meilleure version de « Zefiro torna » de Monteverdi ?
compte-rendu:
Voici deux jolies voix, à qui il manque hélas le sourire, le charme, et le sens de la caractérisation ; c’est dommage pour le Monteverdi stylé de Francesco Cera. Les deux compères choisis par Alan Curtis la jouent très mâle, et transforment la musique et les mots ailés de Zefiro torna en joute un peu trop volontaire. On préfèrera le naturel et la simplicité joyeuse de Jean-Paul Fouchécourt et Mark Padmore qui, avec l’aide de William Christie, communiquent un charme bien à eux. Pourtant on ne résistera pas à la leçon de plaisir et d’improvisation de Nuria Rial et Philippe Jaroussky, galvanisés par la folie rampante de L’Arpeggiata de Christina Pluhar : leur petit théâtre monteverdien est un pur joyau, d’un swing et d’une audace galvanisants !
palmarès:
N°1
Version D
Nuria Rial, Philippe Jaroussky, L’Arpeggiata, dir. Christina Pluhar (Virgin, 2008)

N°2
Version A
Les Arts Florissants, dir. William Christie (HM, 1993)

N°3
Version C
Il Complesso Barocco, dir. Alan Curtis (Virgin 1998)

N°4
Version B
Ensemble Arte-Musica, dir. Francesco Cera (Tactus, 1999)

la Tribune des internautes:
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- Jérémie RousseauProduction
- Béatrice TrichetRéalisation
- Marie-Christine FerdinandCollaboration