Gounod (Faust=Ballet), Ponchielli (La Gioconda=Danse des heures) et Saint-Saëns (Samson et Dalila=Bacchanale)
Chantal Cazaux, Emmanuelle Giuliani et Piotr Kaminski élisent les versions de référence du ballet de Faust de Gounod, de la Danse des heures de La Gioconda de Ponchielli et de la Bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saëns.
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Ballet de Faust de Gounod
compte-rendu:
Au geste impressionniste de Michel Plasson, artisan d’une valse languissante, on pourra préférer le chant éperdu de Paul Paray, dans un Gounod très chromo qui ne manque pourtant pas de sel. A moins que tout ne se joue entre le dessin ferme d’André Cluytens, phrasés magnifiques et réglage infaillible, et le maintien tout aristocratique de George Prêtre : deux versions où triomphent, à vingt-cinq ans d’écart, les forces de l’Opéra de Paris.
palmarès:
N°1
Version D
Orchestre de l’Opéra de Paris, dir. George Prêtre (Warner, 1979)
N°2
Version A
Orchestre de l’Opéra de Paris, dir. André Cluytens (Warner, 1953)
N°3
Version C
Orchestre symphonique de Detroit, dir. Paul Paray (Mangora Classical, 1960)
N°4
Version B
Orchestre du Capitole de Toulouse, dir. Michel Plasson (Warner, 1991)
Danse des heures de La Gioconda de Ponchielli
compte-rendu:
Ca ne crépite pas : la Danse des heures selon Bernstein est superbement réalisée mais trop prudente. On appréciera plutôt la battue urgente d’Anatole Fistoulari, en dépit d’une réalisation ça et là approximative : quelle adrénaline dans ce concentré d’émotions, folie jusqu’au-boutiste à la limite de l’angoisse ! Le velouté exceptionnel des Berlinois et leur maître horloger Karajan fêtent des trésors de féérie et de légèreté – c’est un scintillement digne d’Hollywood ! Pour autant il faut se précipiter chez Toscanini, qui règle une Danse des heures cruellement drôle, cordes cinglantes, petite harmonie criarde, conclue par un galop final à la Nino Rota.
palmarès:
N°1
Version B
NBC Symphony Orchestra, dir. Arturo Toscanini (RCA, 1952)
N°2
Version A
Orchestre philharmonique de Berlin, dir. Herbert von Karajan (DG, 1968)
N°3
Version C
Orchestre de la société des Concerts du Conservatoire, dir. Anatole Fistoulari (Decca, 1950)
N°4
Version D
New York Philharmonic, dir. Leonard Bernstein (Sony, 1968)
Bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saëns
compte-rendu:
Une Bacchanale au couvent des oiseaux ! Georges Prêtre et son orchestre, bien mou, imposent une distance et ne mènent nulle part. La fièvre gagne avec le Saint-Saëns organique d’Anatole Fistoulari, à qui on pardonne de bomber le torse tant le climat poisseux inquiète. Chez Paul Paray, le danger est là, tangible, dès les volutes nasillardes du hautbois et le climat de sauvagerie qui s’instaure peu à peu. On pourra aussi se tourner vers le réglage cinématographique de Myung Whun Chung, maitre en climats vaporeux et pamoisons léthargiques : un Saint-Saëns qui manie la profondeur de champ et le fondu-enchainé… pour un total plaisir des sens.
palmarès:
N°1
Version C
Orchestre de l’Opéra de Paris, dir. Myung Whun Chung (Warner, 1991)
N°2
Version B
Orchestre symphonique de Detroit, dir. Paul Paray (Label, 1961)
N°3
Version D
Orchestre de la société des Concerts du Conservatoire, dir. Anatole Fistoulari (RCA, 1950)
N°4
Version A
Orchestre de l’Opéra de Paris, dir. Georges Prêtre (Warner, 1962)
- Jérémie RousseauProduction
- Béatrice TrichetRéalisation
- Marie-Christine FerdinandCollaboration