Children’s Corner de Debussy

Bertrand Boissard, Elsa Fottorino et Mélissa Khong élisent la version de référence de Children’s Corner de Claude Debussy.

Emission enregistrée jeudi 14 janvier 2021 au Théâtre de l' Alliance française à Paris..

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compte-rendu:

Un Docteur Gradus ad Parnassum hâtif, qu’on ne nous laisse pas savourer : les Children’s Corner terriblement concrets de Samson François ne plaisent pas.

Michel Dalberto pimente son Debussy d’intentions démonstratives, et ça ne marche pas. TheSnow is dancing comme TheLittle Shepherd n’émerveillent ni n’émeuvent.

Ah ces harmonies !... Les Children’s corner de Jean-Efflam Bavouzet semblent de soie pure, qui font primer l’élégance et le culte du son. Mais c’est aussi très contrôlé ; manquerait-il un soupçon de chaleur, d’immédiateté?

Le féerique Robert Casadesus s’amuse, s’étonne et nous prend par la main avec ses Debussy cristallins qui donnent toute leur place au merveilleux. Son Golliwog's Cake walk, endiablé au possible, s’autorise tout. Trop peu d’émotion ? A ce niveau de sorcellerie, pas besoin !

On est ébahi par les moyens et la somptuosité de la palette sonore de Seong-Jin Cho, qui bâtit un monde à partir de quelques notes : irréels et évanescents, ses Children’s Corner privilégient la pureté de l’expression, peignent la solitude et la nudité d’un Little Shepherd qui marie comme jamais la tendresse et la mélancolie.

Et à la fin, c’est Michelangeli qui gagne ! Le maître italien sait être doux, narratif, sobre et enflammé, pudique et cinglant tout à la fois, avec un Doctor Gradus qui claque, un Snow is dancing où tout coule de source, et un Golliwog's Cake walk bourré d’ironie. Le naturel, et rien d’autre.