La série de concert "Le Temps retrouvé"

Kent Nagano dirige l'Orchestre Symphonique de Montréal à la Philharmonie de Cologne ©Getty - Brill/ullstein bild via Getty Images
Kent Nagano dirige l'Orchestre Symphonique de Montréal à la Philharmonie de Cologne ©Getty - Brill/ullstein bild via Getty Images
Kent Nagano dirige l'Orchestre Symphonique de Montréal à la Philharmonie de Cologne ©Getty - Brill/ullstein bild via Getty Images
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L'Orchestre Philharmonique de Radio France et l’Orchestre National de France reprennent le chemin de l’Auditorium de Radio France pour une série de 9 concerts et 10 rendez-vous de musique de chambre du 6 juin au 23 juillet.

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Premier concert de cette série ce soir avec l’ Orchestre Philharmonique de Radio France sous la baguette du chef américain d’origine japonaise Kent Nagano. Nous connaissons bien et nous aimons en France Kent Nagano qui a d’ailleurs vécu cette période de confinement au milieu de nous à Paris. Nous l’aimons et Kent Nagano aime la France. Il tient à souligner combien sa rencontre avec Olivier Messiaen l’a marqué, il a dirigé d’ailleurs la première américaine de Transfiguration qu’il a donné souvent dans ses concerts européens. Pendant 10 ans de 1989 à 1998, il fut directeur musical de l’Opéra de Lyon sans compter qu’il a épousé la pianiste française d’origine japonaise elle aussi, Mari Kodama qui a fait ses études au Conservatoire de Paris auprès de Germaine Mounier et de Geneviève Joy-Dutilleux. 

Ce premier concert n’est donc pas un opéra mais la composition du programme voulu par Kent Nagano pourrait s’y apparenter. Ce ne sont pas des œuvres juxtaposées mais un véritable dialogue existentiel sur la vie, la mort et l’enfermement entre trois compositeurs, l’estonien Arvo Pärt, Richard Strauss et Benjamin Britten, dont vous venez d’entendre en ouverture la Fanfare for Saint Edmunds Bury. Comme à Bayreuth où une fanfare de cuivre convoque le public à chaque reprise, la fanfare de Britten nous annonce non sans un humour cacophonique que tout démarre.

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Mais le sourire ne dure pas puisque Arvo Pärt dans son Cantus in memoriam Benjamin Britten nous dit sa culpabilité et son remords à l’annonce de la mort de Britten. Il continuera cette réflexion dépouillée dans le fameux Spiegel im Spiegel, Miroir dans le miroir, que nous retrouvons illustrant tant de films et d’émissions.

Richard Strauss trouve toute sa place dans ce chemin d’ascèse. Bien entendu, Nagano ne peut mieux conclure son concert que par Métamorphoses, œuvre de la fin de la vie du compositeur en Avril 1945, adieu déchirant au monde emporté dans la folie du nazisme mais où l’évocation récurrente de la Symphonie héroïque de Beethoven sonne comme un refus du renoncement et du laisser-aller.

Pour terminer sur une note plus optimiste –quoique- mais magnifique, le sextuor de Capriccioqui ouvre le dernier opéra de Strauss. C’est bien une œuvre du confinement dans ce château ou la comtesse Madeleine pose la question irrésolue de l’opéra Prima le parole, prima la musica ?

Nous aurons ce soir la musique et elle seule dans tout son pouvoir !

L'équipe

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