Elections fédérales allemandes : la culture anime la campagne

La campagne électorale allemande bat son plein et la culture est au centre des préoccupations ©AFP - Adam BERRY
La campagne électorale allemande bat son plein et la culture est au centre des préoccupations ©AFP - Adam BERRY
La campagne électorale allemande bat son plein et la culture est au centre des préoccupations ©AFP - Adam BERRY
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En direct de Berlin, Antoine Pecqueur revient sur la campagne électorale tendue et imprévisible, qui va désigner celle ou celui qui va succéder à Angela Merkel. Quelle est la place de la culture dans les programmes des différents candidats ?

C'est une campagne tourmentée et épineuse qui anime les élections fédérales en Allemagne. On le voit aux affiches dans les villes. A Munich et dans la Saxe, il y a même eu des pancartes sur lesquelles était écrit « Pendez les verts » installées par le parti néo-nazi « Troisième voie », qui ont ensuite été retirées.
Les slogans tournent autour de l’écologie, de l’économie, et aussi de l’immigration et de l’identité allemande. Les jeux sont en tout cas loin d’être fait : si au début de la campagne, la candidate des Verts, Annalena Baerbock, était en très bonne place dans les sondages, elle a ensuite chuté après avoir omis de déclarer des primes et falsifié son CV. Armin Laschet, le candidat de la CDU, le parti chrétien-démocrate, celui d’Angela Merkel, a lui vu sa popularité diminuer après avoir été aperçu en train de rire au moment des inondations dramatiques dans l’ouest du pays. Celui qui s’en sort le mieux, c’est Olaf Scholz, le candidat du SPD, le parti social-démocrate. Mais a priori, il ne pourra pas gouverner seul et devra former une coalition : mais avec qui ?
Vous le voyez beaucoup de questions se posent encore ici à deux semaines du scrutin.

Quels sont les programmes culture des candidats ?

Il faut déjà rappeler qu’ici en Allemagne, pays fédéral, la culture est en grande partie sous la responsabilité des villes et des länder, les fameuses grandes régions allemandes. L’Etat a un rôle plus faible : il finance lui quelques grandes institutions culturelles, comme l’Ile des musées à Berlin.
Cette répartition des compétences est d’ailleurs débattue dans la campagne : les Verts appellent à plus de coopération, ils veulent aussi inscrire la culture dans la loi fondamentale de la république allemande. Mais le parti de gauche, Die Linke, va lui encore plus loin : il souhaite lever la « Kooperationsverbot », cette interdiction de coopération qui fait que l’Etat aujourd’hui ne peut pas intervenir dans certains domaines, comme la culture, qui sont sous la responsabilité des länder. Ce parti appelle même à la création d’un Ministère fédérale de la culture. Aujourd’hui, il y a seulement à Berlin un délégué en charge de la culture. Ce serait donc un peu ici la reproduction du modèle français. Et même du côté des chrétiens-démocrates de la CDU, on n’y est pas complétement opposé. L’actuelle déléguée en charge de la culture, Monika Grütters, dit « qu’elle serait heureuse, si on en arrivait à un Ministère ».

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Qu'en est-il du statut des artistes dans ce pays où n’existe pas l’intermittence du spectacle ?

La crise sanitaire a montré la différence de traitement entre les artistes employés par une institution et les indépendants, qui se sont retrouvés en situation de grande fragilité.
Les sociaux-démocrate du SPD insistent pour améliorer la sécurité sociale des travailleurs culturels et veulent que les salaires minimums soient mieux encadrés. Fini donc l’époque des mini-jobs mal payés. L’autre sujet culturel qui anime la campagne concerne la restitution des œuvres d’art nazi ainsi que celles de la période coloniale. Rappelons que L’Allemagne a récemment reconnu avoir commis un génocide en Namibie. La plupart des partis ont des positions assez proches, à l’exception sans surprise de l’AFD : Alternativ für Deutschland, l’Alternative pour l’Allemagne, parti d’extrême droite, qui veut montrer aussi les points forts de l’histoire coloniale.

Reste enfin à connaitre le tropisme culturel personnel du ou de la prochaine chancelière. Angela Merkel a elle toujours montré son intérêt pour ce secteur et nul doute qu’on continuera à la voir régulièrement ici à la Philharmonie de Berlin.

Programmation musicale

  • 07h51
    Danse allemande en si min op posth n°5 D 790 n°5 - pour piano
    Danse allemande en si min op posth n°5 D 790 n°5 - pour piano
    Franz Schubert (Compositeur)
    Danse allemande en si min op posth n°5 D 790 n°5 - pour piano

    Vanessa Wagner (Piano)

    Album A l'aube
    Label 1001NOTES (1001NOTES07)

L'équipe

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