Sacrés ou populaires, la beauté des chants polyphoniques géorgiens

Travaux dans les champs en Svanétie, Géorgie, 1950. ©Getty - Mark Redkin/FotoSoyuz
Travaux dans les champs en Svanétie, Géorgie, 1950. ©Getty - Mark Redkin/FotoSoyuz
Travaux dans les champs en Svanétie, Géorgie, 1950. ©Getty - Mark Redkin/FotoSoyuz
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En Géorgie, la tradition musicale tourne principalement autour des chants polyphoniques. Qu'ils soient sacrés ou populaires, ces derniers sont interprétés selon des codes bien précis qui diffèrent selon le type de chant, mais aussi selon les régions. Petit tour d'horizon.

La Géorgie, pays entouré de la Turquie au sud et de la Russie au nord, est une terre de musiques ancestrales sublimes, aux influences multiples, à la fois orientales et occidentales… Et en Georgie on chante rarement seul…

On chante rarement seul et surtout pratiquement jamais à l’unisson. La polyphonie est un art perpétué depuis des siècles dans tout le pays. Ces chants polyphonies sont à la fois présents dans la musique populaire à travers les chants de travail, les rituels, les chants épiques... Mais aussi dans la liturgie. 

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Une sauvegarde précoce

La Georgie a une histoire particulière avec sa musique traditionnelle puisqu’elle a commencé à être conservée et sauvée très tôt par rapport d’autres pays. Très tôt c’est dès 1860 avec la création d’un concile chargé de ressusciter tous les chants religieux interdits par la Russie. A cette époque, au XIXe siècle, la Géorgie est sous tutelle de l’empire russe. 

Cette volonté de garder précieusement les chants liturgiques s’est aussi appliquée à la musique populaire. Par exemple avec la fondation en 1885 d’un chœur ethnographique géorgien afin de valoriser les chants profanes. 

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Un art musical inspiré du règne de Tamar 1er ?

La polyphonie respecte des codes assez précis en Géorgie, mais qui diffèrent selon le type de chant et selon les régions. Par exemple en Svanétie, les chants polyphoniques sont un peu différents car ils ont longtemps été préservés des invasions grâce à l’isolement de cette région au coeur des montagne. Là-bas la plupart des chants sont interprétés trois voix.

Même si la tendance est a cappella, sans instruments de musique, la tradition musicale georgienne n’a pas toujours été comme telle. En plein règne de Tamar 1er, au XIIe siècle, on écrit des odes et poèmes à la gloire de cette souveraine, chantés avec un accompagnement instrumental. 

Petite anecdote : Tamar 1er est appelée “Tamar le roi”, mais c’est bien une femme à la tête du pays, et comme on considérait qu’elle dirigeait comme un homme, on ne l’a quasiment jamais appelé reine… 

Du yodel géorgien

Il existe une dernière petite spécificité du chant polyphonique géorgien que l’on a pas encore entendu dans les extraits musicaux… La semaine dernière, cette chronique était consacrée aux polyphonies pygmées avec une forme de yodel. Et bien, malgré les centaines de kilomètres qui séparent le Congo de la Géorgie, on retrouve du yodel dans les chants géorgiens.

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