John Eliot Gardiner : "Les arts apportent beaucoup de sous en Angleterre mais le gouvernement l'ignore"

Le chef d'orchestre John Eliot Gardiner dirige deux concerts à la Maison de la Radio dans Un Requiem Allemand de Brahms ©Getty - Brill/ullstein bild
Le chef d'orchestre John Eliot Gardiner dirige deux concerts à la Maison de la Radio dans Un Requiem Allemand de Brahms ©Getty - Brill/ullstein bild
Le chef d'orchestre John Eliot Gardiner dirige deux concerts à la Maison de la Radio dans Un Requiem Allemand de Brahms ©Getty - Brill/ullstein bild
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Cela fait quasiment 7 mois que le chef d'orchestre anglais John Eliot Gardiner n'a pas joué devant un public. C'est dire l'émotion et le plaisir qu'il a à diriger l'Orchestre philharmonique de Radio France les 16 et 17 octobre prochain.

Avec

Né en 1943 dans le Dorset, dans le sud-ouest de l’Angleterre, John Eliot Gardiner reçu une formation musicale grâce à sa famille. Son grand-oncle était compositeur et ses parents étaient chanteurs amateurs. Il débuta la musique par le violon et chanta dans le chœur de son église locale.
Musicien accompli, dès l'âge de 15 ans, il souhaita entreprendre une carrière de chef d'orchestre, ce qu'il prépara en entraînant les chorales d'Oxford et de Cambridge. Il partit une année à Paris pour suivre l’enseignement de Nadia Boulanger. Selon lui, sa professeur "avait une grande connaissance de la musique, une ferveur et une oreille exigeante", rappelant qu'elle était "une femme extraordinaire".
Alors âgé de 20 ans, il décida de créer le Monteverdi Choir en 1964.
En 1973, John Eliot Gardiner créa l'orchestre The English Baroque Soloists, un orchestre jouant sur instruments d’époque. Puis, c’est au tour de l’Orchestre révolutionnaire et Romantique de voir le jour en 1989.

Un silence long de 7 mois

Le chef d’orchestre a retrouvé le chemin de la scène que deux fois depuis le confinement, en Angleterre puis en Italie.
Appelé en remplacement de David Zinman, c’est un concert inattendu qui l’attend vendredi 16 et samedi 17 octobre à l’Auditorium de Radio France.
Il retrouve l’Orchestre philharmonique de Radio France, avec qui il avait collaboré pour la dernière fois il y a 40 ans : "J’ai plein d’admiration pour l’Orchestre philharmonique. Les musiciens sont dévoués à la musique, très concentrés et ouverts. C’est un plaisir !"
Cet arrêt dû au confinement était très difficile pour le maestro mais il souligne que ça l’était "encore plus pour mes musiciens qui sont en free-lance".

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Les ensembles de John Eliot Gardiner frappés par la crise

Au micro de Jean-Baptiste Urbain, le chef d'orchestre fait part de son inquiétude face à la crise qui touche également ses trois ensembles : du Monteverdi Choir, aux English Baroque Soloists jusqu'à son Orchestre Révolutionnaire et Romantique : "Mes orchestres sont en péril". Il rappelle que ses orchestres ne touchent aucune subvention de la part du gouvernement anglais.
Alors que le gouvernement britannique vient d'annoncer une aide de 257 millions de livres pour la culture, John Eliot Gardiner déclare que cette aide ne sera pas à destination des ensembles indépendants privés mais uniquement en faveur des grandes instituons, comme le London Symphony Orchestra. "C'est terriblement difficile" déclare le maestro. En effet, ajouté à cela le mécénat baisse également drastiquement.
Il rajoute également qu'avec le Brexit, la situation risque de se détériorer davantage.
John Eliot Gardiner compare La France à l'Angleterre : "J'admire que les activités continuent ici, comme à Radio France. Ce n'est pas le cas chez moi".

Le 9 octobre dernier, John Eliot Gardiner publiait une nouvelle version de Semele de Haendel, qu'il a déjà enregistrée en 1983, une oeuvre qu'il considère "comme le premier grand opéra anglais".

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  • 08h23
    PAD GARDINER INVITE 1610
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