Andy Emler : Mégamusique en Gigaoctet (1/5)

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Andy Emler : Les Années 80 (1982-1991).

Pianiste, organiste, improvisateur, chef d’orchestre, et surtout impressionnant compositeur de musiques en tout genre, Andy Emler ne s’est jamais considéré comme un pianiste (dans le sens d’un instrumentiste interprète), préférant mettre en avant son travail de compositeur et de chef d’orchestre qui catalyse les enthousiasmes et initie les rencontres, en mixant avec intelligence et bonne humeur l’écriture et l’improvisation.
 Il est surtout connu du public pour avoir fondé le*** MegaOctet*,**  un big band de jazz à géométrie variable, qui offre un cadre propice aux musiciens improvisateurs issus à la fois du classique, du jazz et du rock.

C’est pourtant par l’apprentissage du piano classique qu’Andy Emler ( né le 12 mars 1958 à Paris), apprend la musique.
 En 1966, à l'âge de huit ans, il rencontre Marie-Louise Boëllmann qui devient son professeur de piano jusqu'en 1975 et qui est la fille d’un organiste et compositeur reconnu.
 Elle lui apprend la lecture et la technique instrumentale, mais surtout le goût de la musique et de l’improvisation.
 En 1976, il monte un groupe de rock avec le batteur François Verly  (pilier du méga Octet depuis le début) où il se familiarise avec les transcriptions "à l'oreille" en jouant régulièrement dans les bals du samedi soir.
 Il entre au Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) en 1980 où il approfondit ses études d’harmonie et de contrepoint, et y rencontre le pianiste Antoine Hervé, grand fan de jazz qui l’impressionne par sa capacité de jouer à la manière d’Oscar Peterson !

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Les deux pianistes se lient d’amitié et remportent tous les deux un premier prix de contrepoint. Ils décident de monter un duo piano-vibraphone où ils joueront chacun des deux instruments et échangeront leur rôle suivant les titres. Ils passent le concours de jazz de La Défense où ils seront primés et enregistrent dans la foulée leur premier album intitulé « Horizons » en 1982.
 Puis Andy Emler rentre dans la classe d’orchestration de Marius Constant,  ancien directeur France Musique, grand maître de la musique contemporaine, et très ouvert à la musique improvisée. C’est suite aux cours de Marius Constant qu’Andy Emler entreprend des recherches sur l’improvisation et commence à composer pour un orchestre de jazz en 1984, tout d’abord à l’échelle d’un quintette : Le Andy Emler Quintet.
 Cette formation comprend Marc Ducret à la guitare, François Chassagnite à la trompette, Philippe Talet à la basse, François Verly à la batterie. Ils enregistrent un album en 1985 intitulé : « Lightnin’ ».
 En parallèle, il intègre comme pianiste le big band d’Antoine Hervé pendant deux ans.

Puis Andy Emler fait une rencontre déterminante en la personne de Michel Portal. Ils se produisent ensemble dans le big band d’Antoine Hervé, puis Andy Emler participera en 1987 à l’album « Turbulences » de Michel Portal, jouant du synthétiseur sur le fameux : « Mozambic ». Leur collaboration durera dix ans et donnera naissance à plusieurs autres albums (« Any Way », « Musiques de Cinéma », etc…)
 En 1986, il est membre du premier Orchestre National de Jazz (ONJ)  sous la direction du saxophoniste François Jeanneau. Un orchestre impressionnant qui contient un nombre important de musiciens exceptionnels : Marc Ducret, Yves Robert, Denis Leloup, Denis Badault, François Chassagnite, Jean-Louis Chautemps, François Verly, Michel Benita, Aaron Scott…
 Andy Emler compose deux morceaux pour cet orchestre : Superfrigo  et Motorcycle Nana.
 La collaboration musicale entre François Jeanneau et Andy Emler se poursuivra au-delà l’ONJ sur deux albums de François Jeanneau : « Taxiway » en 1989 et « Maloya Transit » en 1991.

En 1989, la candidature d'Andy Emler à la direction de l'ONJ est refusée, il crée alors son propre orchestre : le Andy Emler MegaOctet, avec huit des plus flambeurs improvisateurs des années 1980 : le guitariste Nguyên Lê, le chanteur basque Benat Achiary, les saxophonistes : Philippe Sellam et Simon Spang-Hanssen, le tubiste Michel Massot, le contrebassiste François Moutin, le batteur Tony Rabeson et le percussionniste François Verly.
Le MégaOctet va servir de laboratoire personnel  à Andy Emler afin d’exprimer à la fois ses idées musicales et de pouvoir distiller son univers personnel, teinté d’humour et d’une certaine poésie, empreinte de contre-culture et de surréalisme. On peut par exemple songer à l’univers d’un certain Frank Zappa. Le MegaOctet tient son nom du fait qu'il est composé de neuf musiciens, «Un de plus que l'octet normal»  et qu’il fait aussi référence à l'unité de mesure en informatique.

La présentation du MegaOctet a lieu en 1989 sur la scène des Gémeaux à Sceaux, l’orchestre enregistre son premier album intitulé tout simplement « MegaOctet » en 1990 chez Label Bleu.

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