L'air musical est léger à Marseille, dans les années 20 et 30, la Canebière prend des allures de Broadway. Premiers jazz, grand succès pour les opérettes et les revues telles que "Une de la Canebière" par le trio Alibert, Sarvil et Vincent Scotto.
Après la 1ère guerre mondiale, la cité phocéenne a retrouvé son effervescence, alimentée par le trafic du grand port, ouvert sur la Méditerranée, porte d’entrée de tous les produits coloniaux, étape ou débouché de toutes les migrations européennes. En 1924, dans cette ville bruyante se côtoient 700 000 personnes. Les théâtres, music-halls, cabarets, restaurants, dancings et bordels voient s’épanouir toutes sortes de musiques, chansons, rythmes jamais entendus. Le journaliste voyageur Albert Londres parle alors de la Canebière comme du « boulevard du monde ». Marseille ressemble un peu à Broadway.
Louis Armstrong passe à Marseille, en 1934 puis en 1935. Ce trompettiste, chanteur et compositeur est un pionnier du jazz et un acteur majeur de sa diffusion mondiale. Son passage marque aussi une date décisive dans l’histoire de cette musique à Marseille, puisqu’il est contemporain de la création du Hot club local par quelques passionnés.
L’un des rendez-vous incontournables de la cité phocéenne se trouve au Gymnase aussi appelé « Théâtre français » : ce lieu est certainement, après l’Opéra, la meilleure scène de la ville. Son acoustique est très appréciée des comédiens. On y reçoit, dans le plus grand éclectisme, les grandes tournées théâtrales de l’époque, Comédie Française ou galas, les troupes régionales et les opérettes à grand spectacle.
Ce sont les grandes années pour Henri Alibert, René Sarvil et Vincent Scotto, un trio auteur d’opérettes à succès.
Mais qu’en est-il du grand répertoire, de la scène musicale classique ?
L’Opéra Municipal de Marseille a une prédilection pour les ouvrages à grand spectacle et les exploits vocaux : Robert Le Diable, Le Prophète, Les Huguenots et L’Africaine de Meyerbeer sont à l’affiche, ainsi que La Juive d’Halévy, Aïda et Le Trouvère de Verdi, ou encore Guillaume Tell de Rossini.
A la même époque, Henri Tomasi, compositeur né à Marseille en 1901 de parents corses, écrit ses premières œuvres.
Programmation musicale
Georges Sellers
A Marseille un soir
Marcel Véran (chant), Le Jazz marseillais, Georges Sellers (direction)
Columbia
Georges Sellers
La petoulette
Marcel Véran (chant), Le Jazz marseillais, Georges Sellers (direction)
Columbia
Harold de Bozi
Jazz band...partout
Alibert (chant)
EPM records
Paddy - Leo Lelièvre
Voulez-vous de la canne à sucre ?
Joséphine Baker (chant)
EPM musique
Louis Armstrong
Tight like this
Louis Armstrong and his Savoy Ballroom Five
BV Haast Records
Vincent Scotto - René Sarvil
Les gangsters du château d'If : Tout autour de la corniche
Darcelys (chant), Georges Sellers et son orchestre
Sélection du Reader's Digest
Rudolf Friml
Rose-Marie : Chant indien (Acte I)
Lina Dachary (soprano), Guy Fontagnère (baryton), Orchestre sous la direction de Paul Bonneau
Pathé
Ray Ventura
Ca vaut mieux que d’attraper la scarlatine
Ray Ventura et ses collégiens
Chansophone
George Posford
Balalaïka
Reda Caire
Frémeaux et associés
Tino Rossi
Ma Corse
Tino Rossi (chant)
Frémeaux et associés
Henri Christiné
Dédé : Dans la vie faut pas s'en faire
Maurice Chevalier (chant), André Urban (chant), Orchestre du Théâtre, Eugène Poncin direction)
EPMR
José Padilla
La Violetera
Raquel Meller
Marianne Mélodie
Vincent Scotto
Un de la canebière : Air de Toinet
Pierre Denain (chant), Orchestre sous la direction d'André Grassi
Accord
Ernest Reyer
Sigurd : Un souvenir poignant (Acte IV)
César Vezzani (chant), Orchestre sous la direction de Georges Lauweryns
Forlane
Ernest Reyer
Sigurd : Et toi Freia déesse de l'amour (Acte II)
Maurice Renaud (chant), Orchestre non identifié
Malibran Music
Giacomo Meyerbeer
Robert le diable (Valse infernale) : Noirs démons fantômes (Acte III Sc 2 et 3)
Marcel Journet (basse), Orchestre non identifié
Malibran Music
Giacomo Meyerbeer
L’Africaine : O Paradis (Acte IV)
Leon Campagnola (ténor), Orchestre non identifié
Malibran Music
Henri Tomasi
12 mélodies populaires corses : Ninina
Johanne Cassar (soprano), Laurent Wagschal (piano)
Indesens
Henri Tomasi
Cyrnos
Sodi Braide et Laurent Wagschal (pianos)
Indesens
Bibliographie
« Le Grand théâtre de Marseille », André Segond, éditions Autres Temps
« A Fond de cale, 1917-2011, un siècle de jazz à Marseille », Michel Samson et Gilles Suzanne, éditions WildProject
« La vie intellectuelle et artistique à Marseille, à l’époque de Vichy et sous l’occupation 1940-1944 », Jean-Michel Guiraud, éditions Jeanne Laffitte
L'équipe
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