Alice

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Quentin Girard voudrait être Alice. Gambader dans l’herbe, blonde dans une jolie robe bleue avec un tablier blanc. Avoir l’impression que le temps ne s’arrête jamais.

On fête cette année les 150 ans de la publication du roman Alice aux Pays des Merveille s. L’héroïne a été mise à l’honneur au salon de la jeunesse de Montreuil. En France de nombreuses réinterprétations ou adaptations de l’œuvre sont sorties, même si aucune ne vaudra jamais le dessin animé de Walt Disney.

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Alice, hymne à la révolte, est sans doute autant célébrée 150 ans après car elle résonne étrangement en nous. Finalement, ne serions-nous pas en train de retomber dans une société ennuyeuse, où l’espoir n’est plus de mise? Où tout avenir paraît décevant? Peut-être est-ce pour cela qu’on ne veut plus grandir et qu’on aime les choses mignonnes. Finalement, les LOL Cats sur Internet, ne serait-ce pas des versions dérivées du chat d’Alice?

Le problème c’est que le monde merveilleux d’Alice n’est pas si merveilleux que ça. Il y a cette reine, complètement arbitraire, qui veut couper la tête de tout le monde. Il y a ces drogues qu’il faut prendre pour devenir très grand ou très petit. Il y a ce morse, ce prédateur sexuel, qui dévore les petites huîtres, alias la virginité des petites filles. Il y a ce chat, qui traite tout le monde de fou.

Malin, Lewis Carrol veut nous faire croire au départ qu’on peut échapper au monde dans lequel on vit. Au contraire, le pays merveilleux qu’Alice découvre n’est qu’une initiation à ce que l’on vivra adulte. Il faudra forcément grandir et affronter de nombreux dangers.

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