" Rien n'était encore réel " de Violeta Cruz (1/5)
La compositrice de la semaine dans nos brèves sonores est Violeta Cruz, d’origine colombienne. Elle a imaginé une suite de miniatures vocale et instrumentale qui joue sur la perception. Le langage choisi est un langage embryonnaire, d’avant le sens !
« Rien n’était encore réel » de Violeta Cruz
Cinq pièces courtes pour mezzo-soprano, trio à cordes et percussion
Sur un texte de Violeta Cruz
Interprété par Majdouline Zerari, mezzo-soprano et l’Ensemble l’Instant Donné
Création enregistrée le 09 octobre 2019 Salle Colonne à Paris
Première chanson : Un entre deux
Violeta Cruz aime l’idée du no man’s land et les situations poétiques. La musique de « Rien n’était encore réel » a été greffée sur un texte de la compositrice qui est presqu’un anti-texte : c’est plus une pâte sonore, quelque chose d’organique ; c’est un ensemble de prépositions, de préfixes et de suffixes empruntés à la langue française et au latin.
A partir de ce matériau-là, elle a composé cinq tableaux qui sont presque des chansons. La première nous plonge dans un dédale de prépositions. Elle a des allures un peu martiales, proches de l’Histoire du Soldat de Stravinsky…
I - Un Entre Deux
Un entre deux un un pour deux à moitié un tout seul. Deux après un entre deux autour à moitié.
Un entre tous pour deux à moitié égal un entre deux
un après un entre deux entre tous égal tout seul à travers à moitié en dehors.
Seul petit beaucoup égal sous un avant à travers après
à moitié pour deux sous un tout seul près de tous égal entre deux très petit en dehors après avant au-dessus
en dessous en dehors au-delà entre deux autour tous un.
Violetta Cruz
Pour aller plus loin
Lien vers l'IRCAM pour la présentation de l'opéra "La Princesse légère" et le film de Natacha Nisic : « Images d’une oeuvre n°23 :La Princesse légèrede Violeta Cruz »
- Anne MontaronProduction
- Françoise CordeyRéalisation
- Soizic NoëlCollaboration
- Nelly PortalCollaboration