La «Fabuloserie», temple de l'art brut

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Pour reprendre ces balades dans l’art, direction la Bourgogne pour découvrir, à Dicy près de Joigny, la « Fabuloserie ». Une maison, dont toutes les pièces, les couloirs, le grenier et même le parc, sont envahis d’œuvres d’art toutes plus étonnantes les unes que les autres.

Le propriétaire s’appelait Alain Bourbonnais. Il était architecte. On lui doit notamment le théâtre national du Luxembourg, le théâtre de Caen, l’église Stella Matutina à Saint-Cloud. Et aussi des personnages de carnaval, qu’il créait avec du papier collé sur des armatures en fil de fer, le week-end à la campagne. Ces personnages, il les appelait les « turbulents ». Car certains peuvent abriter un homme ou une femme pour parader dans des défilés ou sur une scène de théâtre. Et en même temps, Alain Bourbonnais collectionnait des œuvres créés par des marginaux, des autodidactes, ce qu'on appelle « l’art brut ». C’est Jean Dubuffet qui a inventé ce terme. Il a d’ailleurs soutenu Alain Bourbonnais en 1972 quand celui-ci a voulu ouvrir une galerie à Paris pour défendre ces artistes. Mais souvent il les aimait trop ses découvertes pour arriver à les vendre. Et il a fini par regrouper toute sa collection dans sa maison de l’Yonne. Décédé en 1988, ce sont ses deux filles Sophie et Agnès qui s’occupent aujourd’hui de maintenir vivantes toutes ces œuvres extraordinaires, comme le manège de Petit Pierre. Un garçon vacher, sourd et muet, qui pendant 40 ans, a bricolé avec des boites de conserve, des petits automates qui tournent sur des vélos, des avions, des charrettes.

Les poupées rembourrées de Francis Marshall - La Fabuloserie
Les poupées rembourrées de Francis Marshall - La Fabuloserie
Le manège de Petit Pierre - La Fabuloserie
Le manège de Petit Pierre - La Fabuloserie

Il y a beaucoup d’œuvres animées à la Fabuloserie. Par exemple, celles d’Albert Sallé, un ancien receveur d’autobus, qui a fabriqué des mini-théâtres avec des capsules de bouteilles, des perles, des bouts de papier doré. Il y a les véhicules en bois sculpté par Emile Rattier, un paysan aveugle. Il y a François Monchatre et son Automaboule, baptisée aussi le " monument à l’universelle bêtise ". Il y a les œuvres à tiroirs de Pascal Verben a, dans lesquels disparaissent de minuscules personnages. On trouve aussi des créations plus graves ou inquiétante...
Ce qui touche surtout le public, c’est donc la liberté de toutes ces œuvres, exécutées par des gens ordinaires, sans formation artistique, juste pour exprimer leurs rêves.

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♫ EXTRAITS

Jean Dubuffet - Coucou Bazar
Extrait de la bande sonore du spectacle composé à partir d'enregistrements musicaux de Jean Dubuffet (1961 et 1973)
Eléments sélectionnés et rassemblés par Anna Sagna en 1978
© Fondation Dubuffet, Paris

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