Françoise Benhamou : "La culture a un prix, il faut apprendre à faire payer"

L'économiste Françoise Benhamou démontre que de nouveaux modèles économiques seront à prévoir pour la culture ©AFP - JACQUES DEMARTHON
L'économiste Françoise Benhamou démontre que de nouveaux modèles économiques seront à prévoir pour la culture ©AFP - JACQUES DEMARTHON
L'économiste Françoise Benhamou démontre que de nouveaux modèles économiques seront à prévoir pour la culture ©AFP - JACQUES DEMARTHON
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Dans une tribune publiée dans Le Monde le 8 janvier dernier, l'économiste Françoise Benhamou considère que la crise sanitaire permettrait de voir émerger par la suite de nouveaux modèles économiques et ainsi se développer une offre culturelle davantage diversifiée.

Avec la récession économique majeure qui touche également le secteur culturel, la crise sanitaire laisse entrevoir de nouveaux modèles économiques. Françoise Benhamou pointe du doigt la nécessité de réfléchir à de nouveaux modèles.
L'économiste l'affirme : "Il y a des pistes qui se dessinent et qui prennent en compte des dérives que l'on a pu observer".
Selon elle, les dérives étaient situées à plusieurs niveaux. Tout d'abord, le star system, qui primait dans les programmations en particulier dans les grands festivals, contribuait à constater des dépenses trop onéreuses dans les cachets des artistes. Ainsi en faisant appel à des artistes venant du monde entier, cela tendait à accentuer une empreinte écologique trop importante. C'est pourquoi Françoise Benhamou estime qu'il est important de "réfléchir a quelque chose de plus vertueux et modeste sans dégrader la qualité".

Selon elle, il est également nécessaire de respecter davantage les artistes en particulier sur le numérique. Alors que le premier confinement a fait émerger une offre très attractive et gratuite, il est désormais important de proposer du contenu payant : "La culture a un prix, il faut apprendre à faire payer" déclare Françoise Benhamou.

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Penser la programmation autrement

L'économiste en est convaincu, l'arrêt brutal du secteur culturel aura très probablement pour conséquence une reprise de la demande très forte : "Les gens vont vouloir retourner en salles". Selon elle, "cette privation pourra entraîner un engouement encore plus grand".
Toutefois, Françoise Benhamou met en garde sur certaines pratiques néfastes qui ont causées beaucoup de tort aux acteurs culturels. Pour elle, il existe beaucoup trop de nouvelles productions qui ne trouvent pas leur public. Face à cet excédent de productions,"il y a une forme de gâchis" constate l'économiste, rappelant qu'il va "falloir rompre avec ce système".

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