« Dust Memories » de Frédéric KAHN pour ensemble instrumental et électronique (Diffusion intégrale)

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Le compositeur Frédéric Kahn, sollicité pour l'écriture d'un nouvel Alla Breve, a confié l'interprétation de sa partition pour quatre instruments et électronique, "Dust of memories", à l'Ensemble L'Itinéraire.

« Dust Memories » de Frédéric KAHN pour ensemble instrumental et électronique
interprété par l’Ensemble « l’Itinéraire »
(Anne Mercier, violon - Florian Lauridon, violoncelle - Julie Brunet-Jailly, flûte et Carjez Gerretsen, clarinette)
Création enregistrée le 7 janvier 2014

Frédéric Kahn, compositeur et pédagogue aujourd'hui actif en région lyonnaise, a remporté en 2008 le Prix de la Meilleure Création Contemporaine Electroacoustique décerné par la SACEM. Musicien de studio, il aime élargir le matériau sonore par l'utilisation des nouvelles technologies. L'électronique apparaît régulièrement dans son travail de compositeur. Le rapport de doublure ou de prolongement du geste purement instrumental par l'électronique l'intéresse beaucoup, et c'est ce rapport qu'il met en situation une fois encore dans sa pièce"Dust Memories ".
"Dust Memorie s" a été conçue pour les musiciens de l'Ensemble** L'itinéraire** qui ont créé la pièce au concert, dans la version sans électronique, le 3 février dernier à Boulogne.
La pièce doit son titre "Dust Memories " au souvenir et à la relecture d'un article du philosophe Françoise Dagognet intitulé "Pourquoi un art de la poussière ? ".
Autre source d'inspiration : une photo en noir et blanc des années 1920 signée Man Ray : "Elevage de poussière, vue plongeante sur poussières accumulées au-dessus de l'oeuvre de Marcel Duchamp".

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Dust memories (Elevage de poussière) par Marcel Duchamp et Man Ray (1920)
Dust memories (Elevage de poussière) par Marcel Duchamp et Man Ray (1920)

"Pourquoi un art de la poussière" ?
La poussière - le mot vient du latin "pulvus", lui-même dérivé du classique "pulvis", qui allait donner "la poudre", désigne une anti-valeur. En conséquence, la conscience collective déclare la guerre à ces myriades de micro-particules qui voltigent dans l'air et voilent la lumière.
Cette poussière concrétise la destruction, la mort même. Rien ne résiste à l'émiettement, à une dislocation des blocs ou des êtres : les morceaux et les grains, à leur tour, subiront la diminution. Notre corps lui-même participe au drame de cette pulvérisation : nous ne cessons de "desquamer". Nos cellules émettent des "simulacres" qui s'envolent dans les airs, ainsi remplis de "détritus".
Lucrèce l'a reconnu : "Observe, en effet, toutes les fois qu'un rayon de soleil se glisse et répand son faisceau de lumière dans l'obscurité de nos demeures : tu verras une multitude de menus corps se mêler de mille manières, parmi le vide...et, comme engagés dans une lutte éternelle, se livrer combats, batailles, guerroyer par escadrons sans prendre trêve, agités par des rencontres et des divorces sans nombre."
Texte de François Dagognet

Note d'intention de Frédéric Kahn :
"Cette partition à été composée d’après le souvenir et la relecture d’un article de François Dagognet intitulé « Pourquoi un art de la poussière ? » augmenté par l’inspiration d’une photographie (Elevage de poussière – Marcel Duchamp + Man Ray, 1920).
"Dust", par exemple, nous propose une exploration sur le changement d’état de la matière. Au seuil de l’imperceptible, des pigments sont en suspension autour d’un champ magnétique. Ainsi, l’écriture de cette pièce interroge les relations possibles entre le son et le geste, l’espace et l’écoute intégrant des échos intimes ou textures électroniques en rapport étroit avec les parties instrumentales. Aussi, chacune des sections demeure-t-elle très contrastée, assumant leurs apparentes contradictions récurrentes et oscillant entre l’évaporation des sons après leurs fracassantes apparitions; résurgences impromptues…
Des doublures ou prolongements apparaissent, tels des principes de coïncidences ou des proximités lointaines ; cinq fragments sans trêve constitués de sons aigus, légèrement déviés à chaque fois par des micro-intervalles électroniques, générant ainsi battements, amplification harmonique ou pulsations pas forcément perceptibles. L’auditeur est convié à un voyage à l’intérieur du son - entre deux types d’émotion dissemblables mais complémentaires - provoquant ainsi un élargissement de sa perception".

Programmation musicale de l'émission :
Toutes les oeuvres sont de Frédéric Kahn

Altercation contre ailleurs
pour flûte, clarinette et piano
par l'ensemble In Extremis (Olivier Class (flûte), Thomas Monod (clarinette), Christophe Bertrand (piano))

Ashes
pour clarinette basse
par Annelise Clément

Erh-Ya
pour flûte basse
par Fabrice Jünger (soliste de l'ensemble orchestral contemporain)

Telle une litanie
pour quatuor à cordes et électronique
par le Quatuor Bela (Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (violons), Julian Boutin (alto), Luc Dedreuil (violoncelle))

Unendlichkeit
pour basson et électronique
par Paul Riveaux (soliste de l'ensemble Intercontemporain)

Actualités :
A noter : Prochain concert de Frédéric Kahn
Le Lundi 03 février 2014 à 20h,
Au Conservatoire (CRR) de Boulogne-Billancourt, salle d’art lyrique
« L’Itinéraire 1973-2013 RETROSPECTIF / PROSPECTIF I »
**Programme : **
Frédéric Kahn Dust memories (Création Mondiale) / Gérard Grisey Anubis – Nout / François Paris Roque / Giacinto Scelsi Ko-Lho / Ondřej Adámek Chamber Noise / Fuminori Tanada Echoing Forest / José Manuel López-López Trio II
Entrée libre, réservation conseillée au : 01.41.31.83.44 ou ensembleitineraire@gmail.com

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