Alexandre Desplat : Pelléas et Mélisande, symphonie concertante pour flûte et orchestre

Alexandre Desplat : Pelléas et Mélisande (Emmanuel Pahud / Orchestre national de France)
Alexandre Desplat : Pelléas et Mélisande (Emmanuel Pahud / Orchestre national de France)
Alexandre Desplat : Pelléas et Mélisande, symphonie concertante pour flûte et orchestre
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Alexandre Desplat : Pelléas et Mélisande, symphonie concertante pour flûte et orchestre

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L'Orchestre national de France joue avec Emmanuel Pahud la symphonie concertante pour flûte et orchestre "Pelléas et Mélisande"sous la direction du compositeur Alexandre Desplat. Extrait du concert donné le 6 décembre 2018 en direct de l'auditorium de la Maison de la Radio.

Sans doute n’est-il guère possible de s’approprier aujourd’hui Pelléas et Mélisande sans se confronter aux œuvres qui en ont repris l’histoire au ‑l du XXe siècle ; Alexandre Desplat a toutefois évité de réécouter l’opéra de Debussy, la musique de scène de Fauré, la suite orchestrale de Sibelius et le poème symphonique de Schoenberg. Pour sa propre symphonie concertante, le compositeur est revenu au drame originel, qui parle « d’un amour tragique, de personnages très forts, d’un environnement angoissant et brutal. Comme au cinéma, j’ai imaginé des scènes et des mouvements de caméra. » 

Une symphonie concertante plutôt qu’un concerto, car la partie de soliste est clairement intégrée à l’orchestration. Un genre singulier dont l’instrument principal paraît rappeler au public qu’Alexandre Desplat lui-même, après avoir abordé la musique par 7 le piano et la trompette, a été ­flûtiste : « Ce n’était pas exactement ce qui était prévu, mais je crois que cela m’a donné la confiance qui aurait pu me faire défaut face à ce type de dé‑. » L’ouvrage représente donc « l’aboutissement de plus de vingt ans de travail ». Non pas de travail sur la pièce elle-même, mais de réfl­exion sur la dramaturgie et le rapport du son à l’image. Son expression témoigne d’une « lecture plus tendue, plus brutale » de Maeterlinck, pour s’assurer que la passion entre les jeunes amants ne paraisse pas « trop douce, trop mièvre ou trop évanescente ». 

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Il y a en elle quelque chose d’émouvant et de très personnel, que soulignent non seulement la dédicace « à Solrey, ma voûte étoilée, éperdument », mais aussi le fait que celle-ci ait profondément inspiré la partition. Solrey et Alexandre se sont rencontrés durant l’enregistrement d’une première bande originale pour un long métrage ; violoniste, elle est devenue muse, directrice artistique et membre du Traffic Quintet, et participe régulièrement à la diffusion de la musique de ‑lm en en reprenant les plus célèbres mélodies au concert. Très visuelle alors est l’introduction « féroce » de la partition, avec ses empilements de triolets à vitesses différentes, qui produit de beaux effets de mesure et de métrique. Aux hautbois sont confiées des vagues obsédantes évoquant peut-être le retour de Mélisande et de son époux vers leur île, alors que la mer peu à peu en­fle et se creuse sur deux octaves à la harpe et au célesta, ou plus largement l’élément ondin qui accueillera l’anneau nuptial et précipitera le déchirement du plus célèbre couple de la littérature symboliste.

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