Lucia Ronchetti : Sangu di Rosa (Ensemble Sequenza 9.3)

Lucia Ronchetti : Sangu di Rosa (Ensemble Sequenza 9.3)
Lucia Ronchetti : Sangu di Rosa (Ensemble Sequenza 9.3)
Lucia Ronchetti : Sangu di Rosa (Ensemble Sequenza 9.3)
13 min
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Lucia Ronchetti : Sangu di Rosa (Ensemble Sequenza 9.3)

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L'ensemble Sequenza 9.3 interprète "Sangu di Rosa" de Lucia Ronchetti, dirigé par Catherine Simonpietri. Extrait du concert Génération France Musique, le Live, enregistré le 26 septembre 2020 au Théâtre de l'Alliance Française et présenté par Clément Rochefort.

Sangu di Rosa, des Voceri (chants funèbres) « originaux» de Lucia Ronchetti, sont des chants virtuoses pour 6 voix par leurs tessitures et leurs ornementations, destinés à venger le sang versé comme modalité d’une justice familiale et privée de « vendetta ». Les voceratrice improvisent un chant qui retrace la vie du défunt, lui dit adieu, et s’adresse directement à la mort en lui reprochant la perte d’un être cher. Le voceru est donc une forme musicale profondément ancrée dans la vie sociale et familiale corse, que Lucia Ronchetti extrait de son contexte habituel. 

Sangu di rosa est une évocation du deuil où la compositrice superpose les plans sonores, joue des timbres, et construit une atmosphère très intense dans laquelle la lamentation se déploie. Malgré la force du sujet, et à défaut de comprendre le texte, on peut donc retenir la dimension impressionniste de cette pièce, où les voix graves se révèlent de manière assez saisissante.

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"Une société se reflète par ses chants, plus encore si elle est régie par l’oralité.   En Corse, le chant polyphonique est né de la terre et de la foi et a, de tout temps, été réservé aux hommes.   Ces chants puissants, de tradition orale, sacrés et profanes, racontent les différentes étapes de la vie quotidienne des insulaires, tant dans les évènements religieux que familiaux et sociaux." Catherine Simonpietri

Musicus Politicus
58 min

« Les Voceri corses représentent la survivance, jusqu’à l’époque moderne, d’une des plus importantes traditions de chants et de lamentations près du tombeau, pratiquées dans différentes cultures anciennes. A partir de 1841 le linguiste Niccolò Tommaseo analyse les aspects originaux du Vocero corse et nous laisse une transcription de plusieurs textes poétiques recueillis d’après les performances vocales des femmes du peuple. (...)   La solitude et le désespoir des femmes corses qui chantent leurs chagrins sont reliés à leurs évocations de violence, de carnage et de vengeance. La femme corse traditionnelle, assujettie dans la vie sociale, prend la parole et célèbre le rite de la vengeance en improvisant avec sa voix des textes et des mélodies qui laissent résonner la douleur traversée. La vibration poétique traverse le langage sculptural corse et lui donne une forme musicale qui fait presque exploser le corps chantant, expérimentant sa tenue et ses limites.   Les voceratrices sont mères, épouses, sœurs, filles qui ont donné leurs amours et leurs soins, et qui maintenant vivent la dévastation de leur propre foyer. Possédées, perdues dans des visions blasphématoires et hystériques, les femmes corses semblent devenues des figures macabres de Goya. Elles laissent sortir leur bestialité sans tabou, en créant des fresques sonores d’une puissance jamais égalée par d’autres traditions vocales. » Lucia Ronchetti

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