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Le pianiste Philippe Bianconi interprète le Scherzo n° 3 en ut dièse mineur op. 39 de Frédéric Chopin. Extrait du concert Génération France Musique, le Live, enregistré le 26 septembre 2020 et présenté par Clément Rochefort.
Suivant l’exemple illustre de Beethoven, Frédéric Chopin prend l’habitude de remplacer dans ses sonates les menuets par des scherzos. Son intérêt pour ce type de mouvement en trois parties sur un rythme ternaire le pousse d’ailleurs à composer des scherzos autonomes : opus 20, 31, 39 et 54.
Le Scherzo n° 3 en ut dièse mineur op. 39 est le troisième des quatre scherzi conçu pendant les dernières semaines du séjour à Majorque de Chopin, en janvier 1839 dont l’importance est majeure dans l’œuvre du compositeur. Il fait du scherzo une œuvre poétique et dramatique, loin du mouvement de scherzo beethovénien ou classique (conçu comme un “divertissement”). Cet opus est le plus court des quatre le plus laconique, ironique, difficile. L’opus 39 est sans doute celui dans lequel l’intensité dramatique est poussée le plus loin et l’on peut citer, pour le caractériser, les mots que Liszt utilisait pour décrire l’ensemble des Études et des Scherzos de Chopin :
« De sourdes colères, des rages étouffées, […] une exaspération concentrée, et dominée par un désespoir tantôt ironique, tantôt hautain. Ces sombres apostrophes de sa muse ont passé plus inaperçues et moins comprises que ses poèmes d’un plus tendre coloris »
Ce troisième scherzo est dédié à l’un des plus proches élèves de Chopin, Adolf Gutmann (1819-1882) qui fut l'un des rares interprètes de l’époque à pouvoir interpréter cette oeuvre, grâce la grandeur de ses mains
"[...] La dissonance est à nouveau au coeur du Troisième Scherzo, et même de nos jours, les octaves initiales donnent l’impression d’une nouveauté dure et intransigeante. Le thème principal s’est inspiré d’Adolf Gutmann, un élève de Chopin qui parvenait apparemment à transpercer le bois des tables à main nue – un avant-goût du karaté. Le choral contrasté, avec ses réponses en cascades, pourrait être un écho d’un chant liturgique entendu au monastère de Valdemosa (où Chopin avait séjourné en 1842). Ses transformations et expansions finales dans la coda font partie des coups de génie les plus audacieux de Chopin. [...]" Citation extraite des notes rédigées par Bryce Morrison en 2004 pour Hyperion dans une traduction d'Isabelle Battioni.
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