Quelle est la meilleure version du Concerto pour violon de Beethoven ?
Emmanuelle Giuliani, Christian Merlin et Antoine Mignon élisent la version de référence du Concerto pour violon de Ludwig van Beethoven.
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Compte-rendu
Seuls ont été pris en compte les enregistrements des 40 dernières années.Seuls ont été pris en compte les enregistrements des 40 dernières années. Où va-t-on ? Ni Gidon Kremer ni Nikolaus Harnoncourt ne semblent le savoir : leur Beethoven, décousu et bourré d’effets, s’enlise et devient pâteux. Les sonorités acides ne font que blesser l’oreille, ça en devient pénible.
Voilà un classique de la discographie qui s’éloigne à grands pas : moelleux, généreux, le violon d’Itzhak Perlman a l'air de se satisfaire de lui-même, avec une plastique et une plénitude confinant à la placidité. Il faut dire que l’orchestre n’aide pas, écrin marmoréen à qui Giulini refuse tout climat. En bref, on s’ennuie.
Des pleins, des déliés, des attaques franches, un archet lumineux et des ambiances travaillées : Isabelle Faust et Jiří Bělohlávek donnent un Beethoven éloquent, contrasté, dans une optique assez chambriste. Mais… tout n’est-il pas un peu prévisible ?
Bizarre, vous avez dit bizarre ? Lorenzo Gatto et Benjamin Lévy déconcertent, avec, à l'orchestre, des verdeurs, des griffures et des déséquilibres qui trahissent quelques tics baroqueux ; à côté de ça, le violon ample, souverain, captive en permanence. Le résultat ? Un déficit de continuité, une atmosphère qui peine à s’établir dans la durée. Quel régal quand même que le III !
Attention, turbulences. Rugueux, les quatre coups de timbales d’ouverture se greffent sur un discours nerveux, dramatique, toujours pensé et cohérent. On est au théâtre, et au milieu d’un décor d'ombre et de lumière, Christian Tetzlaff s’offre une liberté prodigieuse, inventant les sons les uns après les autres. Le dialogue est tendu, conflictuel, à l’image d’un Beethoven démiurge qui saisit l’auditeur par le bras. Fatiguant ? Peut être, mais on en redemande !
Bientôt 40 ans, et pas une ride. La lecture d’Anne-Sophie Mutter et Herbert von Karajan, tous deux en osmose miraculeuse, reste un modèle de classicisme et d’épure. Après une somptueuse introduction orchestrale, le violon s’élève en majesté, répliquant aux pupitres avec une élégance et un sens apollinien de la beauté. Le Larghetto central hypnotise et le dernier mouvement s’envole. Voici la belle grande référence moderne.
Palmarès
**N°1
Version C
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Anne-Sophie Mutter, Orchestre Philharmonique de Berlin, dir. Herbert von Karajan (DG, 1979)
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N°2
Version D**
Christian Tetzlaff, Orchestre de la Tonhalle de Zurich, dir. David Zinman (Arte Nova, 2005)
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N°3
Version F**
Lorenzo Gatto, Orchestre de chambre Pelléas, dir. Benjamin Lévy (ZZT, 2014)
**N°4
Version B
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Isabelle Faust, Prague Philharmonia, dir. Jiří Bělohlávek (HM, 2006)
**N°5
Version A
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Itzhak Perlman, Philharmonia Orchestra, dir. Carlo Maria Giulini (Warner, 1980)
N°6
Version E
Gidon Kremer, Orchestre de chambre d’Europe, dir. Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 1992)
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