Rencontre avec Bruno Campo, demi-finaliste du Concours Svetlanov 2018

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Rencontre avec Bruno Campo, demi-finaliste du Concours Svetlanov 2018

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Bruno Campo, demi-finaliste du Concours Svetlanov
Bruno Campo, demi-finaliste du Concours Svetlanov
- Olesya Okuneva

Depuis le 4 septembre, l'Auditorium de Radio France vibre au son du Concours International de Chefs d’orchestre Evgeny Svetlanov 2018. Après deux jours d'épreuve, huit candidats ont été sélectionnés pour participer aux demi-finales. Rencontre avec l'un d'entre eux, le Guatémaltèque Bruno Campo.

Bruno Campo a été sélectionné pour participer aux demi-finales du Concours International de Chefs d’orchestre Evgeny Svetlanov 2018. Il fait ses études à l’Université de musique et de l’art du spectacle de Graz en Autriche, puis il suit les master classes de Daniele Gatti à l’Académie musicale Chigiana de Sienne et de David Zinman à l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich. A Budapest, il travaille, en outre, sur les partitions de Punkte de Stockhausen et sur la Symphonie de chambre opus 9 de Schönberg, au côté de Peter Eötvös.

À 22 ans, il est chargé par le fondateur du projet d’éducation musicale El Sistema Venezuela, le maestro José Antonio Abreu, de développer El Sistema Guatemala. En 2013, Bruno Campo cofonde le Sistema Europe Youth Orchestra. 

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France Musique : Comment êtes-vous arrivé à la direction d'orchestre ?

J'ai commencé le hautbois à l'âge de 8 ans. Puis en 1997, quand j'en avais 14, l'orchestre des jeunes vénézuéliens d'El Sistema est venu jouer la 5e symphonie de Beethoven au Guatemala. Tout le monde pensait que c'était un projet fou. J'y étais, je jouais le premier hautbois et quelques Vénézuéliens ont trouvé qu'il y avait quelque chose avec moi et il m'ont choisi pour diriger une de leurs œuvres pour un concert. C'était ma première expérience de direction d'orchestre. Ensuite, ils m'ont proposé de venir rejoindre El Sistema au Venezuela. Je suis de la même génération de Gustavo Dudamel donc plus tard, j'ai fondé El Sistema dans mon pays, le Guatemala.  

Quel est le plus grand challenge pour vous dans ce Concours Svetlanov ? 

Le principal challenge pour moi était de commencer à diriger le matin ! C'est une situation difficile, tu as un plan, seulement 20 minutes pour faire le point, et quand l'orchestre est chauffé et prêt, il suffit de venir et de répéter. Or quand ils sont en train de se réveiller et de commencer, cela demande un peu de temps avant qu'ils se sentent connectés. Il s'agit de transformer cette énergie le plus vite possible. Mais cet orchestre est incroyable, ils sont très réactifs à chaque petit détail. Je me suis senti à l'aise avec eux. 

Parmi le répertoire proposé lors du concours, est-ce qu'une des œuvres vous touche plus que les autres ? 

J'ai une réponse mais ce n'est pas celle que vous attendez. Je crois en tant que chef d'orchestre que nous sommes en position d'honorer la partition et le compositeur et puis c'est tout. Ce n'est pas une question de préférer telle ou telle oeuvre. Le but quand on a une partition entre les mains c'est de se demander : "Comment vais-je faire pour la faire vivre ?". 

Propos recueillis par Mélissa Lesnie et Aliette de Laleu

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