Le professeur Raoult fait son apparition à l’opéra

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Le professeur Raoult fait son apparition à l’opéra

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Le baryton Kristian Paul, grimé le temps d'une scène d'opéra en professeur Raoult.
Le baryton Kristian Paul, grimé le temps d'une scène d'opéra en professeur Raoult.
- DR Opéra des Landes

Clin d’œil comique à l’actualité, un festival met en scène le médecin dans une adaptation de l’opéra L’Elixir d’amour, de Gaetano Donizetti. Et ce n’est pas forcément flatteur pour l’intéressé.

Cheveux et barbes longs et blancs, blouse et stéthoscope sur les épaules, il n’y a pas de doute, lorsqu’il rapplique sur la scène dans sa 2CV rouge, c’est bien lui. C’est bien en professeur Didier Raoult qu’Olivier Tousis, le metteur en scène de cet opéra, a voulu grimer un des personnages les plus amusants de sa pièce.

Sous les traits du médecin marseillais, se cache le Docteur Dulcamara, charlatan qui veut vendre ses potions à tout va. C’est en tout cas son activité dans le livret de cet opéra : L’Elixir d’amour, de Gaetano Donizetti. À Soustons, dans les Landes, le Festival lyrique fait donc écho à l’actualité. Il faut dire que les événements de ces derniers mois ont donné du fil à retordre à Olivier Tousis, fondateur du festival il y a 25 ans et aujourd’hui encore son directeur artistique. « Ça n’a pas été facile de monter le festival cette année. Heureusement, nous avons une compagnie agile, avec une grande capacité d’adaptation. C’est ce qui a permis de maintenir l’événement », explique-t-il. 

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Une caricature pour marquer les esprits

Pour autant, le directeur artistique a dû faire des sacrifices. Pas d’orchestre ni de chœur cette saison. Juste un piano pour accompagner les solistes. Comme lors de ces représentations de L’Elixir d’amour, qu’Olivier Tousis a lui-même mis en scène. « Ici, à Soustons, il n’est pas difficile de monter une commedia dell’arte, le cadre est idéal : la place du village, les arbres, la maison du parc… D’ailleurs, cet Élixir est largement inspiré du Philtre d’Auber, dont l’action se situe « Dans les campagnes de l’Adour », comme l’indique le livret », ajoute-t-il. 

Dans cette représentation, le style s’approche des Seventies, avec des scènes colorées à souhait. « Je me suis permis un léger clin d’œil, rapide, parce que les circonstances m’ont obligé à changer de point de vue et de mise en scène, depuis octobre, quand j’ai commencé à préparer la pièce », avoue Olivier Tousis. Il faut dire que la comédie se prête bien à la caricature. Celle du professeur Raoult (ou plutôt du Docteur Dulcamara) par le baryton Kristian Paul est sans surprise celle que retient le public. Pourtant, le personnage n’apparaît sous ces traits que quelques secondes, le temps d’une très courte scène. « Il y aurait pu y avoir une réticence à présenter ce personnage ainsi, confesse Olivier Tousis, mais le public capte volontiers la blague et n’y voit pas de prise de position de la part du metteur en scène ». Une opinion, le directeur artistique du festival dit ne pas en avoir sur les propos du professeur Raoult. Il préfère s’amuser sur le parallèle entre deux personnages. 

La scène plus forte que le virus

Malgré les mesures de restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 – les représentations sont limitées à 150 spectateurs par soirée - Olivier Tousis est ravi du succès de son festival. « Avoir autant de spectateurs dans ces conditions : c’est très satisfaisant. » La 19e édition du Festival Opéra des Landes prendra fin ce mercredi 29 juillet, après deux semaines de spectacles au cœur de la ville de Soustons. 

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