Françoise Nyssen pointe du doigt le manque de femmes dans le domaine musical
Par Rédaction web de France MusiqueA l'occasion d'une journée de débats sur l'égalité femmes-hommes et la diversité dans le champ musical, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a affirmé son engagement en faveur d'une plus grande visibilité des femmes dans le domaine musical.
La ministre de la Culture Françoise Nyssen a affirmé mardi 10 juillet son engagement en faveur d'une plus grande représentation des femmes dans le domaine musical, déplorant qu'elles ne représentent que 9% des compositeurs de la Sacem et 3% des chefs d'orchestre. Lors d'un discours donné dans le cadre du Festival d'Aix-en-Provence, la ministre a annoncé la labellisation d'un septième Centre national de création musicale (CNCM), le théâtre Athénor de Saint-Nazaire, dirigé par Brigitte Lallier-Maisonneuve.
Celle-ci devient la première femme à la tête d'un CNCM, dont la mission est de soutenir l'écriture et la conception d’œuvres musicales. La ministre a également annoncé avoir confié une mission à Laurence Equilbey, directrice musicale du choeur Accentus, pour accompagner la création de pôles de référence pour le développement de l'art vocal dans tout le pays. La cheffe d'orchestre a aussi été chargée d'aider à constituer un répertoire commun pour les chorales que le ministère veut créer dans chaque école à l'horizon 2019.
Françoise Nyssen a indiqué qu'il n'y avait que 12% de femmes à la tête des Scènes de musique actuelle et que les femmes bénéficiaient de seulement 16% des aides à l'écriture des œuvres musicales. Sur la période 2010-2017, seuls 8% des lauréats des Victoires de la Musique étaient des femmes dans la catégorie « meilleur album », a-t-elle souligné. « Ces chiffres nous obligent », a déclaré la ministre, rappelant avoir pris des engagements en la matière, avec 500 000 euros pour le rattrapage des inégalités salariales au sein du ministère et un objectif de 50% de femmes à la tête des établissements publics culturels à l'issue du quinquennat.
Elle a exhorté les acteurs culturels à l'action, en fixant des objectifs de progression notamment en matière de programmation pour une meilleure visibilité des artistes femmes, et un système de « malus » sur les subventions pour ceux qui ne respectent pas leurs obligations. La ministre a par ailleurs voulu répondre aux « interrogations sur le Centre national de la musique », qui pourrait voir le jour début 2019, en précisant que ce CNM « assurera la gestion du soutien économique pour les musiques actuelles et la musique enregistrée uniquement ». Le ministère « restera en pilotage exclusif des aides et des politiques publiques » pour les musiques classiques.
avec AFP