Concours Long-Thibaud 2019, au cœur de la préparation des candidats

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Concours Long-Thibaud 2019, au cœur de la préparation des candidats

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Les mains d'Arthur Rubinstein en train de répéter
Les mains d'Arthur Rubinstein en train de répéter
© AFP - Luc Fournol

Afin d’être prêts pour le Concours Long-Thibaud qui débute ce vendredi 8 novembre à Paris, les 43 candidats pianistes se sont astreints à une longue préparation exigeante, à l’instar des athlètes de haut niveau avant une compétition.

Ils sont 43 candidats de 14 nationalités différentes et sont parmi les jeunes pianistes les plus talentueux de la planète. Ce vendredi 8 novembre à 10h30, salle Cortot à Paris, le premier tour du Concours Long-Thibaud débute et le jury, présidé par Martha Argerich, aura la responsabilité passionnante et difficile de désigner le meilleur. 

Les dés sont jetés et chacun des candidats se sera préparé de son mieux. Au total, jusqu’à la finale, les différentes épreuves nécessitent de maîtriser plus de trois heures de musique sur le bout de des doigts. Des œuvres au choix ou imposées et donc probablement jamais abordées auparavant par les pianistes. Un concours international comme le Long-Thibaud, se prépare donc longuement à l’avance et demande de s’organiser. 

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« C’est assez compliqué de réussir à faire place nette dans son organisation quotidienne », explique Jodyline Gallavardin, pianiste de 26 ans, passée par le Conservatoire supérieur de Paris et qui réside actuellement en Suède. « Lorsqu’on a terminé ses études, qu’on a des concerts à préparer, on ne peut pas mettre tout de côté pour préparer uniquement le concours. Depuis deux mois, j’ai eu la chance de n’avoir que ça à travailler mais ce n’est pas le cas de la plupart des candidats ».

A l’image des sportifs qui se préparent pendant de longues années afin d’être le plus performant possible le jour de la compétition, les musiciens doivent s’organiser pour être capables d’absorber la dose de travail supplémentaire qu’exige la préparation d’un concours. « Cela nous pousse à être plus efficace, plus concentré, poursuit Jodyline Gallavardin. Lorsqu’on travaille pour un concert, on choisit le programme très longtemps à l’avance, la plupart du temps, nous avons entièrement le choix des œuvres, donc on joue de la musique qui nous va bien. Préparer un concours, cela demande d’être plus efficace et plus rapide dans son travail quotidien ».

Au-delà de l’enjeu du Concours et le sacré coup de projecteur que représente le Premier prix, la préparation à la compétition est bénéfique pour les candidats. Cela les pousse à adopter des techniques de travail appliquées par les musiciens professionnels à l’agenda très chargé. 

C’est aussi un formidable outil pédagogique, selon l’avis de Marie-Josèphe Jude, pianiste, professeure au conservatoire de Paris et membre du jury du Concours Long-Thibaud. « L’objectif d’un concours peut être multiple. En fonction du niveau et de la personnalité de l’élève, cela peut servir de carotte. Pour un étudiant dont on sait qu’il n’a pas encore le niveau pour gagner le concours, c’est très stimulant de se dire : je dois monter tel répertoire en tant de temps, travailler tel concerto et être prêt pour telle date. Travailler comme cela les aide à se professionnaliser et à faire avec les échéances ».

Marie-Josèphe Jude rappelle que tous les musiciens ne sont pas forcément faits pour les concours. « Pendant la préparation, on peut aussi se rendre compte qu’on a pas le profil. C’est important de s’en rendre compte. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne pourra pas vivre de la musique, heureusement ! » poursuit la pianiste. 

La gestion du trac, qui fait aussi partie du quotidien des musiciens professionnels, est encore plus importante pendant un concours. Les épreuves sont longues et très resserrées sur une semaine. Mais attention à ne pas oublier qu’il s’agit avant tout de musique. C’est de cette façon que Jean-Paul Gasparian, 24 ans, aborde le concours Long-Thibaud. 

« Bien sûr, il faut rechercher le degré d’exigence maximale. Mais lorsque j’entre sur scène pour un tour de concours, j’essaie de mettre dans le même état d’esprit que pour un concert. De ne pas formater le jeu et l’interprétation pour essayer de plaire au jury, parce qu’en général ça ne marche pas (rires). Je sais que la manière avec laquelle je serai le plus convaincant, c’est de jouer avec la même liberté, avec la même inspiration, la même intensité. Et je crois qu’il n’y a que comme ça qu’on peut toucher le public et le jury », explique le jeune pianiste.

La France est le pays le plus représenté parmi les candidats sélectionnés pour le premier tour du Concours Long-Thibaud. Il ne reste plus à espérer qu’après la formidable victoire d’Alexandre Kantorow au Concours Tchaïkovski en juin dernier, les pianistes français brillent une fois plus.

A partir du mercredi 13 novembre, les phases finales du Concours Long-Thibaud seront à suivre en direct vidéo sur francemusique.fr

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