La Philharmonie de Paris, avec Bruno Mantovani

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A 4 mois de l'ouverture de la Philharmonie de Paris, les polémiques qui entourent le projet sont toujours aussi vives. Notamment entre les deux partenaires principaux, l'Etat et la ville de la Paris, qui semblent être de moins en moins d'accord. De quoi se poser la question: voulait-on vraiment de la Philharmonie? Bruno Mantovani, directeur du Conservatoire national de Paris est l'invité de Vincent Josse

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Bruno Mantovani, directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, est l'invité de Vincent Josse. Sa proximité et sa participation au projet pédagogique de la Philharmonie. Il livrera son regard à la fois externe et imbriqué sur la future salle de l'est parisien.

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Financement des travaux, budget de fonctionnement, définition du projet culturel... Anne Hidalgo a multiplié les sorties sur la Philharmonie de Paris cet été. Elle tient l'Etat pour responsable des dérives financières du chantier. La maire estime qu'elle a déjà suffisament mis de sa poche.

Depuis le lancement du projet jusqu'à aujourd'hui, la Philharmonie n'a cessé d'alimenter des polémiques et aucun élu ne semble vouloir se mouiller pour la défendre. C'en est à se demander si les pouvoirs publics en voulaient vraiment...

Le problème principal vient certainement du fait que ce projet de Philharmonie ne date pas d'hier. On a commencé à en parler dans les années 80 et elle devait s'intégrer dans le projet de la Cité de la musique imaginé par Pierre Boulez. Mais ce n'est réellement qu'en 2005 que le projet a reçu le feu vert de la part de l'Etat et lancé en 2007 avec le concours remporté par Jean Nouvel.

On connaît la suite, Nicolas Sakozy fait arrêter les études préalables au chantier en 2009, le président et son premier ministre François Fillon ne sont plus convaincus de son utilité et ils sentent surtout le gouffre financier arriver. Le chantier est finalement relancé en2010, mais il doit rattraper son retard. De plus l'architecte Jean Nouvel est soupçonné d'avoir sous évalué son projet lors du concours pour avoir plus de chances de le remporter. Chiffré à 177 millions d'euros, le chantier en est à 386 millions d'euros aujourd'hui.

Tous ces aléas embarrassent les instances politiques. La Philharmonie devient une patate chaude que chacun s'empresse de refiler au voisin. Elle est qualifiée de projet du "20e siècle", pas en accord avec son temps. Un salle de prestige qui exclurait une fois de plus tout une partie de la population en raison de son élitisme. Dans les couloirs de l'hotel de ville, on entend dire que les musiques actuelles coûtent moins cher à programmer, etc.

Autre point de désaccord, un nouveau surcoût des travaux. 45 millions d'euros que l'Etat aimerait partager équitablement avec la ville de Paris. Mais la mairie estime ne pas avoir les moyens. Un rendez-vous était prévu mardi dernier entre Anne Hidalgo et Manuel Valls pour évoquer la baisse des dotations de l'Etat et plus précisément la Philharmonie. Rendez-vous ajourné pour cause de remaniement.

L'Etat et la ville de Paris doivent donc se mettre d'accord assez rapidement. Mais tout ne sera pas réglé pour autant. L'inquiétude majeure est de savoir si la salle installée dans un quartier populaire de l'est parisien, saura trouver son public et réussir à attirer les parisiens de l'ouest habitués à la salle Pleyel.

Mais on se console comme on peut, en regardant ce qui se passe en Allemagne, où la Philharmonie de Hambourg ouvrira en 2017 avec 7 ans de retard pour un coût qui est passé de 77 à 789 millions d'euros.

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-- L'invité du jour :
Eric Reinhardt

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