Vijay Iyer s'offre un break en trio

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Parution de "Break Stuff" de Vijay Iyer chez ECM/Universal.

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► Vijay Iyer

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Pour son nouvel album « Break Stuff » qui paraît chez ECM, le pianiste Vijay Iyer met à l’honneur le trio qu’il partage depuis maintenant plus de onze ans avec le contrebassiste Stephan Crump et le batteur Marcus Gilmore — assurément l’une de ses formations les plus anciennes et unanimement appréciées. “Nous continuons d’apprendre les uns des autres et de nous enrichir mutuellement de nos diverses expériences, tout en essayant de nous lancer des nouveaux défis : nous sommes persuadés que l’évolution et le changement font partie des éléments essentiels de l’équation d’un groupe.” De fait, ce trio a la particularité de développer un langage riche d’influences dépassant largement le strict cadre du jazz.

Si Iyer cite parmi ses principales influences concernant l’esthétique du trio des musiciens comme Ahmad Jamal, Andrew Hill ou encore le fabuleux album d’Ellington « Money Jungle » (avec Charles Mingus et Max Roach), il remarque simultanément que son groupe s’inspire tout autant “des sections rythmiques de James Brown, Miles Davis ou Charlie Parker, de la cohérence organique du Band of Gypsys de Jimi Hendrix, de la soul music des années 70, ou encore de la musique électronique et du hip hop les plus contemporains… ” Une liste tout sauf exhaustive…

Un certain nombre de pièces de ce nouveau disque peuvent être entendues comme des déconstructions de compositions antérieures d’Iyer. Certaines sont issues d’une suite intitulée Break Stuff créée au Museum of Modern Art de New York, d’autres viennent d’ « Open City », une collaboration du pianiste avec le romancier nigérian Teju Cole et un grand ensemble. Dans tous ces cas, le trio s’empare avec énergie du matériau et le transforme de fond en comble, sauf peut-être sur “Work”, où Vijay paie sa dette avec l’humilité du disciple envers celui qu’il considère comme son “héro n°1 de tous les temps ”, Thelonious Monk. “Il y a quelque chose de très tactile dans mon approche de ‘Work’. C’est comme si j’avais essayé de placer mes mains dans la position exacte de celles de Monk pour me retrouver en situation de ressentir les choses à sa manière et de retrouver le processus qui mène à sa façon de concevoir la musique et de phraser. Beaucoup de thèmes de Monk sont étranges mais celui-ci est particulièrement irrégulier dans sa forme. On ne l’a modifiée que très légèrement. J’ai juste rajouté quelques espaces pour accentuer le mouvement général de la pièce.”
“Countdown” reconsidère le grand “classique” de Coltrane de l’époque Giant Steps au prisme de structures rythmiques inspirées par la musique d’Afrique de l’Ouest, et plus précisément par le jeu de batterie de Brice Wassy, l’une des grandes influences de Marcus Gilmore. “Il ne se passe pas une journée sans que je pense à John Coltrane ” confie Iyer. “C’est une figure essentielle qui nous a ouvert tellement de voies en si peu de temps. D’une certaine manière nous sommes tous continuellement en train de lui rendre hommage.”

Les trois “pièces ornithologiques” de l’album – “Starlings”, “Geese” et “Wrens”– sont issues du projet Open City lointainement basé sur le roman de Teju Cole : “Ces séquences sont consacrées aux oiseaux de New York et elles ouvrent sur les thèmes de la migration, de l’immigration et plus globalement de la différence. Elles offrent des visions contrastées et alternatives de la ville, venant d’habitants qui ne sont pas écoutés en général, et constituent un thème important du livre.” Comme ces versions enregistrées sont des réductions d’un travail conçu à l’origine pour grand ensemble, “on y trouve beaucoup d’espaces qui étaient à l’origine destinés au texte mais ça convient particulièrement bien à l’idée de l’envol. Ça illustre une fois de plus le thème du ‘break‘, cet espace vide dans lequel tout peut arriver. C’est un morceau très ouvert et plein de potentiel et il revient à l’auditeur de lui fournir l’impulsion qui lui donnera forme.

Notre trio a toujours travaillé sur le principe de réorientation : on aime beaucoup s’emparer de quelque chose qui n’a pas été conçu pour notre format orchestral… et le façonner à notre mesure. Ça a pour effet de toujours nous faire aller dans des directions neuves pour nous. Ce sentiment de découverte est un vrai apport d’énergie.”

Vijay Iyer, Stephan Crump et Marcus Gilmore ont beaucoup joué ensemble ces dix dernières années, tout en multipliant les activités parallèles. “Marcus est le sideman préféré des stars – il joue avec Chick Corea, Gonzalo Rubalcaba, Steve Coleman, Flying Lotus, tout un tas de gens.” On a pu entendre Gilmore récemment sur ECM au sein du quartet de Mark Turner dans « Lathe of Heaven » et sur l’album de David Virelles « Mbókò ». “Quant à Stephan il est très actif et collabore avec un grand nombre de musiciens à New York. Il travaille notamment sur les projets de sa femme Jen Chapin [à la fois chanteuse, auteure et compositrice], et compose pour ses propres groupes. Aussi quand on se retrouve, c’est chacun enrichi de tout un tas de musiques différentes. Ça nous ouvre d’inédites perspectives sur nos propres compositions et ça renouvelle les dynamiques orchestrales que nous avons établies au fil des années.”
« Break Stuff », enregistré en juin 2014 au studio Avatar de New York et produit par Manfred Eicher, est la troisième réalisation de Vijay Iyer pour ECM après le disque de musique de chambre « Mutations » et le projet audio-visuel « Radhe radhe: Rites of Holi ». Le Vijay Iyer Trio sera en tournée en Europe et aux USA en février et mars 2015.

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