Charlie Haden & Jim Hall : dialogue avec Marianne Faithfull, en public à l'Opéra Bastille

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En public et en direct de l'Amphithéâtre de l'Opéra Bastille dans le cadre de la journée spéciale Stéphane Lissner.

Au sommaire aujourd'hui

► Invités en direct de l'Amphithéâtre de l'Opéra Bastille :

Marianne Faithfull (chanteuse)

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Stéphane Lissner (directeur de l'Opéra de Paris)

► **Charlie Haden et Jim Hall ** à la Une
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A première vue, ce tandem est peut-être inhabituel : le doyen de la contrebasse d'avant-garde associé à un type qui, depuis des décennies, donne pratiquement la définition de 'la guitare jazz mainstream'. Mais Charlie Haden et Jim Hall ont bien plus de choses en commun que vous ne pourriez imaginer. Chacun apporte à la table plus de cinq décennies d'histoire jazz, et chacun fait ressortir ce que l'autre fait de mieux dans ce contexte parmi les plus intimes, le duo…: ce tandem-ci est à marquer d'une pierre blanche.

Charlie Haden et Jim Hall sont des vétérans dans l'Art du Duo —Haden avec Keith Jarrett, Ornette Coleman, Kenny Barron et bien d'autres ; Hall avec Ron Carter, George Shearing ou Bill Evans, entre autres. En outre, chacun avait joué en duo avec Metheny, et les deux avaient joué ensemble avec Ornette Coleman comme leader sur 'The Complete Science Fiction Sessions'. Les deux refusent toute notion "puriste" du jazz qui leur tiendrait en bride, et ce de quelque manière que ce soit—Haden a fait le bœuf avec le trio punk rock iconique The Minutemen ; Hall faisait l'éloge d'un concert de Miles Davis [sa période électrique tardive, à l'époque de 'You’re Under Arrest'] en disant, “C'est du Bartok avec un back-beat.”

Ensemble, Haden et Hall apportent une intimité de tonnerre – qu'ils poussent gentiment jusqu'à l'extrême – avec une série de duos enregistrés "live" au Festival de Jazz de Montréal en 1990, où nos duettistes mettent le feu sur un répertoire de standard Hall et Haden ne partagent pas que des scènes et des studios : ils ont aussi en commun ce côté terre-à-terre qui assoit tout ce qu'ils font, et auquel l'auditeur peut s'accrocher—les origines "folk music" de Haden ne sont jamais loin, tout comme les nuances blues, une simplicité apparentée au folk, même, qui sont présents dans l'approche de Hall. Les deux Messieurs ont du swing—Haden avec ce GROS son flexible, souple et élastique, Hall avec ces lignes agiles et néanmoins soigneusement réfléchies, et des notes souvent cristallines. Il y a des moments tellement forts, même trop pour être énumérés ici, mais notez bien ce cool Ellingtonien, cette ironie du Monk, qui émanent de “Bemsha Swing” ; avec ses parfums folk-caribéens, colorés mais songeurs, “Down From Antigua” nous laisse imaginer le jeu de John Fahey ; et juste avant le solo très élégant que fait planer Jim Hall, “Big Blues” pourrait être un morceau de Led Zeppelin. Effets réciproques éblouissants, soli étincelants, impulsions rythmiques—tout est là.

Dans cette rencontre capitale, et toute importance historique à part : la musique sérieuse peut et devrait (fréquemment) être amusante, et un plaisir pour ceux qui jouent et ceux qui écoutent.

Parallèlement, est sorti il y a quelques mois chez Relative Pitch, un jeune label du New Jersey, un album en duo contrebasse - guitare avec deux des musiciens favoris de Marianne Faithfull : le contrebassiste Greg Cohen a invité le guitariste Bill Frisell à lui donner la réplique sur son album "Golden State", inspiré par les paysages de la Californie.

Marianne Faithfull et Alex Dutilh
Marianne Faithfull et Alex Dutilh
Marianne Faithfull, Stéphane Lissner et Alex Dutilh
Marianne Faithfull, Stéphane Lissner et Alex Dutilh
Marianne Faithfull en compagnie de Stéphane Lissner et Alex Dutilh
Marianne Faithfull en compagnie de Stéphane Lissner et Alex Dutilh

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