J'accuse : Philippe Schoeller met en musique le film d'Abel Gance

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Ciné-concert enregistré le samedi 8 novembre à la Salle Pleyel (Paris).

► Après le concert : retrouvez notre invité le compositeur Daniel D’Adamo, le billet d'Arnaud Merlin et le reportage de Pierre Rigaudière dans le Magazine de la contemporaine.
► Le 27 octobre dernier, le compositeur Philippe Schoeller a évoqué au micro d'Arnaud Merlin sa partition pour J'Accuse. Retrouvez cet entretien dans le Magazine de la contemporaine du lundi 27 octobre.

Chef-d’œuvre écrit et mis en scène par Abel Gance, alors jeune cinéaste de trente ans, J'Accuse est tourné entre l’été 1918 et la fin mars 1919. L'oeuvre est influencée par le roman Le Feu d'Henri Barbusse, ouvrage pacifiste paru en 1916, et bénéficie de la présence de Blaise Cendrars, ancien combattant et figurant dans le film. Abel Gance lui-même, partie prenante dans le conflit jusqu'en 1917, connaît bien le front. Projeté dès 1919 et diversement accueilli, le film réapparaîtra dans une version parlante en 1938.

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Le compositeur** Philippe Schoeller** a travaillé sur la version de 1919 récemment restaurée, avec l'appui de son frère le réalisateur Pierre Schoeller. Comment ne pas être redondant dans cet exercice sur un film muet ? Philippe Schoeller précise que « la musique aspire à révéler l'indicible. Il lui faut garder une distance, se contenter d'enrober le film en se choisissant quelques couleurs, climats ou nappes expressives qui alors structurent le discours en fonction de champs sémantiques récurrents », en s’appuyant « tantôt sur l'infinie douceur de l'amour, tantôt sur la violence de la guerre ou sur la quête de la paix, conférant à chaque thème des rythmes, des dynamiques ou des textures instrumentales spécifiques, des tensions harmoniques ou des conduites énergétiques variées en fonction de l'instant. D'où une forme qui ne repose plus sur le retour de motifs musicaux, mais sur des principes de répétition plus subtils, jusqu'à la réitération finale d'un même objet, plus de cent fois mais constamment renouvelée par l'orchestre. »

Le chœur virtuel conçu par le compositeur et réalisateur en informatique musicale Gilbert Nouno est accompagné par l’Orchestre Philharmonique de Radio France au grand complet, sous la direction de Frank Strobel, lui-même spécialiste de l’accompagnement du film muet.

**♫ ** Philippe Schoeller (né en 1957)
J’accuse (trois extraits) - création mondiale
Orchestre Philharmonique de Radio France
Gilbert Nouno
, réalisation informatique musicale Ircam
Frank Strobel, direction
Composition sur le film d’Abel Gance (France, 1919)

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