Yann Ollivier et Yves Riesel : l'industrie du disque classique "commence à voir la lumière"

Publicité

Suite aux bons résultats annoncés par le Snep pour les ventes de disques, Yann Ollivier (Universal Music Classics & Jazz) et Yves Riesel (Abeille Musique et Qobuz) font le point sur la santé du disque de musique classique dans la Matinale.

Les ventes de disques connaissent une légère reprise au premier semestre 2013, selon le Snep, principal syndicat des producteurs de disques, mais le seul enregistrement de musique classique présent dans le « top 100 » est Héros, interprété par la Légion Etrangère. Invités pour réagir sur cette actualité, Yann Ollivier, directeur d’Universal Music Classics & Jazz, et Yves Riesel, directeur d’Abeille Musique et de la plateforme musicale en ligne « Qobuz », confirment ce sursaut, et l’expliquent.

Le marché du disque classique suit cette tendance à la hausse, indique Yann Ollivier, qui précise néanmoins que le secteur était « un peu moins touché par la crise ». La situation offre des perspectives positives, y compris pour le téléchargement en ligne pour lequel, selon Yves Riesel, « on commence à voir la lumière ».

Publicité

Si l’étude montre que les ventes du dernier album du groupe Daft Punk ont largement contribué à cette reprise, la multiplicité des répertoires et les grandes figures, comme **Roberto Alagna ** ou Hélène Grimaud, permettent au disque classique de se démarquer.

Daniel Harding ne manque pas une occasion de s'envoler entre deux concerts.
Daniel Harding ne manque pas une occasion de s'envoler entre deux concerts.

Ces « stars » sont la marque de fabrique de Deutsche Grammophon, label d’Universal Music, et stimulent les ventes. De son côté, Qobuz met l’accent sur quelques personnalités, mais plus encore sur la richesse de son catalogue qu’il cherche à mettre en valeur.

Quels que soient les atouts de chacune de leurs structures, Yves Riesel et Yann Ollivier s’accordent sur une réalité, au moins : « ce sont **les bonnes ventes qui permettent le maintien du fond de catalogue ** ». La variété permet le maintien de la musique classique dans un grand magasin, et les bonnes ventes en musique classique permettent la survie du catalogue général.
Yann Ollivier cite ainsi un exemple significatif : c’est grâce aux ventes des albums d’André Rieu qu’Universal a pu laisser sa chance à Cecilia Bartoli, et c’est ensuite grâce au succès de cette même artiste qu’est née une Intégrale Messiaen.

« La Musique classique est une passion minoritaire », « on a des stars, et la force de notre métier est de savoir en créer » déclare Yann Ollivier. Un dictat assumé, mais dont la responsabilité reviendrait avant tout aux institutions, qui ne sont plus à même de remplir leur rôle de vecteur culturel, en musique classique tout du moins.

** Ailleurs sur le web **

L'équipe

pixel